«Cette opération est derrière nous ». En quelques mots,  Bruno Lemaistre, l'un des deux directeurs généraux d'Econocom aux côtés de Jean-Philippe Roesch,  règle le cas ECS. Au plan opérationnel, la fusion est maîtrisée, Econocom a l'habitude avec 15 rachats en 10 ans. Financièrement parlant, l'opération semble également terminée, pour preuve la société a emprunté 240 ME au moment de ce rachat, aujourd'hui, elle est totalement désendettée.

L'ensemble des résultats financiers est d'ailleurs positif. Le chiffre d'affaires annuel 2011 s'élève à 1,58 milliard d'euros, la société anticipait 1,4. « L'activité commerciale s'est révélée meilleure que prévue », commente Galliane Touze, secrétaire générale. L'apport de synergies, prévu par le rapprochement avec ECS est plus élevé qu'anticipé , avec 66,6 ME d'économies, 44% de plus que ce qui était prévu.

En pro forma, la croissance est de 1%. La société anticipait une tendance négative. En fait, elle s'est désengagée de deux activités d'ECS jugée non stratégiques, l'une sur les petits comptes (-de 500 salariés chez Econocom), l'autre avec des contrats de location entraînant des recours contre le groupe. C'est 60 ME qui sont sortis du périmètre. A périmètre comparable, sans  ces 60 ME, la croissance est de 5%.

Les chiffres de la rentabilité

La rentabilité se vérifie avec un résultat opérationnel courant de 66,6 ME, contre 47,5 sur 2010. Le résultat opérationnel s'élève à 46 ME, à 64,6 retraité des éléments non récurrents, le résultat net part du groupe se situe à 21,5 ME, 41,6 ME retraité des éléments non récurrents, contre 28,8 lors de l'exercice précédent.

Econocom souligne également plusieurs éléments montrant l'équilibre de ses comptes.  Equilibrage géographique, par exemple. Avec l'apport d'ECS, Econocom est davantage présente en Europe du sud et en Europe du nord. La France représente la moitié du CA. Le premier client ne réalise que 3,5% du CA, pas de dépendance donc.

Surtout, la société est désendettée. En octobre 2010, pour le rachat d'ECS, elle avait emprunté 240 ME. Aujourd'hui, elle affiche un désendettement net. La trésorerie brute, à 218 ME fin 2010, se retrouve à 145 ME fin 2011.


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Econocom se base toujours sur trois activités : distribution, services et location, mais en ajoute de nouvelles. On connaissait Everpad, une offre destinée à vendre des tablettes Apple iPad aux entreprises. Econocom a été la première en Europe à obtenir cet accord. 25 000 tablettes sont aujourd'hui vendues (et financées). NeverStop, offre venue d'ECS permet à l'aide d'un boîtier d'assurer à distance la maintenance réseau. Enfin, myBaas assure la sauvegarde sécurisée des données, c'est une offre issue d'un partenariat noué avec EMC.

En plus de ces trois offres proprement dites, Econocom ouvre deux nouveaux fronts. Un en rapport avec son métier classique de gestion de parcs, l'autre très novateur. La société est sur la virtualisation du poste de travail et de serveurs, elle a pris 40% du capital d'une start up belge spécialisée sur ce thème, Centix. Par ailleurs, Econocom, qui a ouvert un digital center  à Paris, planche sur le thème des objets communicants.

La société est à l'affut de nouvelles acquisitions, forte de sa bonne santé financière et de sa capacité à intégrer. Manifestement, le temps n'est plus aux acquisitions de taille mais plutôt à des structures plus légères. Dans le leasing, où les banques veulent se défaire de leurs filiales moins stratégiques ? Dans la virtualisation du poste de travail et des serveurs ? La réponse ne saurait tarder, avec une année 2012, où Econocom anticipe un très prudent CA de 1,6 ME et un ROC de 70 ME.