« Les fusions et acquisitions sont sévèrement affectées par la crise » note Pierre-Yves Dargaud, président d'AP Management « et le secteur IT n'échappe pas à la règle ». Citant une étude de l'OCDE, il affirme que, tous secteurs confondus et au plan mondial, le nombre de fusions et acquisitions aurait baissé de 56% en 2009. Pour le seul secteur IT et uniquement en France, cette baisse serait de 46%. Elle suit la tendance mondiale, mais avec des caractéristiques propres. Il s'est noué 107 opérations de fusions et acquisitions dans l'IT en France en 2009, relève AP Management, elles représentent 733 millions d'euros. En volume, le secteur assiste à sa plus forte baisse depuis 2002. En nombre d'opérations, c'est pratiquement le même chiffre qu'en 2008 : 104, toutefois le volume était largement supérieur : 1,36 milliard d'euros. Moins de fusions chez les éditeurs Autre conclusion forte, en 2009, ces opérations ont diminué (en nombre) chez les éditeurs et augmenté dans les SSII : +24%. En 2008, c'était l'inverse : +16% chez les éditeurs, -34% pour les SSII. En volume, toutefois, la baisse est générale en 2009 : -53% pour les éditeurs, -41% pour les SSII. En fait, les petites et moyennes SSII ont fait l'objet de plus d'opérations que leurs grandes soeurs ce qui explique les chiffres : élevé en nombre, faible en montant. « Les SSII tirent maintenant les fusions et acquisitions dans l'IT, en 2009 on a assisté à un rééquilibrage avec autant de SSII que d'éditeurs concernés » note Pierre-Yves Dargaud. [[page]] Peu de dépôts de bilan dans le secteur Pas d'opérations de taille exceptionnelle dans le secteur, pas non plus de dépôts de bilan en chaîne. Dans les SSII, en 2009, il n'y a eu que 10 opérations sur 107 issues de dépôts de bilan. Il y en avait 6 en 2008 et 9 en 2007. C'est une caractéristique des fusions et acquisitions dans ce secteur, elles sont rarement le fait de difficultés financières, mais essentiellement de stratégies de conquête par des acteurs puissants. Les proies sont de petites ou moyennes entreprises. « On est sur un marché de sociétés françaises qui rachètent d'autres sociétés françaises, souligne Pierre-Yves Dargaud». Dans le même ordre d'idées, on assiste au renforcement d'un double mouvement : l'éloignement des sociétés étrangères du marché français et la difficulté des sociétés françaises à racheter dans d'autres pays. « Les français achètent à l'étranger comme en France de petites sociétés». Au grand dam des professionnels de la finance, le secteur des fusions et acquisitions dans l'IT reste animé par des PME et devient de plus en plus franco-français. Pour 2010, le nombre d'opérations pourrait augmenter, sans que les montants suivent. Les fondamentaux de 2009 tracent la ligne, les sociétés françaises rachètent des sociétés françaises. Un mystère demeure, les fonds d'investissement susceptibles d'intervenir se sont beaucoup refinancés en 2007, sans utiliser ces fonds en 2008 ou en 2009. Auront-ils en 2010, l'occasion de les dépenser ?