Dans une étude datée du 29 mai, Forrester analyse l'influence d'Internet sur les consommateurs français et montre l'importance prise par ce canal par rapport aux autres médias (télévision, radio, journaux...). D'évidence, le Net doit être inclus dans les actions de marketing des entreprises, mais elle doivent le combiner judicieusement avec les autres canaux d'informations, toujours bien ancrés. Elles doivent adapter leur approche aux différentes catégories de produits et de consommateurs visés. Même quand les achats ne sont pas finalisés en ligne, Internet sert d'appui aux consommateurs pour développer leur connaissance des marques, comparer les produits, s'informer sur la satisfaction des autres acheteurs. La photographie de groupe prise par Forrester remonte déjà à un an. La tendance s'est sans doute renforcée depuis. 3 929 Français ont été interrogés au deuxième trimestre 2007, dans le cadre d'une enquête européenne menée avec TNS sur 24 808 consommateurs de plus de 16 ans (outre la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède ont été scrutés). En France, 55% de ces consommateurs se connectent à Internet (80% d'entre eux surfant en haut débit), soit une progression de 10% par rapport à 2004. Cette proportion reste moins élevée que la moyenne européenne (61%) mais, précise Forrester, elle n'indique en rien une maturité moindre des internautes de l'Hexagone. Le cabinet d'études a au contraire détecté une utilisation plutôt sophistiquée du Net par les acheteurs français que l'on doit à la pénétration des connexions haut débit sur l'Hexagone. Une action à mener profil par profil Dans son enquête, Forrester dresse le portrait de trois consommateurs-types, entre 30 et 40 ans. L'un enrichit son portefeuille d'actions, l'autre recherche sa première crème anti-rides et le troisième, fan d'électronique grand public au budget confortable, est en quête du dernier modèle d'écran plasma. Forrester montre comment chacun d'eux s'informe et panache sa quête de renseignements (Internet, radio, magazines, centre d'appels, contact direct en boutique...). Un zapping que doivent maîtriser ceux qui cherchent à capter leur attention (en l'occurrence une banque, un fabricant de cosmétiques et un fournisseur de produits électroniques). Les données recueillies par Forrester montrent qu'Internet continue à grignoter sur les autres médias. Seule la télévision tire toujours son épingle du jeu. [[page]]En moyenne, en 2007, les consommateurs français qui surfent consacrent 10 heures par semaine à cette activité, soit presque une heure et demie de plus qu'en 2004. L'écart se réduit avec la télévision qui se voit toujours consacrer 12 heures par semaine. Et il se creuse un peu plus avec les autres médias : radio (7,2 heures), magazines (1,7 heures) et journaux (1,4 heures contre 1,7 heures en 2004). Des différences s'opèrent suivant les tranches d'âge. Comme les autres jeunes européens, les consommateurs français de 16 à 25 ans sont nombreux en ligne (87%) et ils y passent autant de temps que devant leur téléviseur. Plus globalement, les moins de 45 ans sont à 80% sur Internet, qu'ils privilégient à la radio entre 25 et 35 ans. Il n'y a guère que les plus de 65 ans qui mettent Internet au bas de leur liste, derrière les journaux. 49% de consommateurs français ont une activité « sociale » sur le Net Forrester conseille donc aux annonceurs d'analyser en profondeur, produit par produit (de la voiture à la savonnette) la façon dont l'audience visée se comporte vis-à-vis des différents médias avant d'établir leur budget de publicité. Le cabinet rappelle que le fait que les Français surfent en moyenne moins que les autres européens ne reflète en rien une maturité moindre sur ce terrain. A cet égard, il souligne que plus de 40% des consommateurs français connectés sont impliqués dans au moins une activité sociale en ligne (lecture de blogs, inscription sur un réseau, consultation de vidéos sur YouTube...). Le cabinet enjoint les annonceurs à découvrir ce que font exactement leurs clients sur Internet pour mieux les atteindre. Enfin, dans la perspective de la suppression de la publicité sur les télévisions publiques (programmée par le président de la République, Nicolas Sarkozy), Forrester suggère aux annonceurs de réallouer judicieusement ces budgets en ligne pour augmenter la visibilité des marques.