Un an après son lancement, le baromètre social mis en oeuvre par France Télécom laisse apparaître des résultats encourageants. L'opérateur historique s'était fixé pour objectif d'améliorer le climat au travail,  après la série de suicides survenue en 2008 et 2009.
L'opération paraît être en bonne voie puisque 84% des salariés interrogés (*) pensent que la qualité de vie au travail est identique ou meilleure à celle d'autres entreprises. Le pourcentage des salariés qui estiment qu'elle est plus mauvaise a été divisé par 2 depuis octobre 2010. « Le sentiment général est que France Télécom est une entreprise qui s'apaise », a estimé Bruno Mettling, DRH du groupe, à l'occasion d'un point presse. « Mais il nous reste encore du chemin à parcourir pour constituer un socle social satisfaisant. »

Les absences au travail en nette diminution

L'ensemble des thématiques de ce baromètre a en effet progressé par rapport au semestre précédent, signe de l'amélioration des conditions de vie au travail, pour les collaborateurs et leurs managers.  La question de la relation managériale est celle qui obtient le score le plus élevé, avec 34 points, (sur une échelle allant de - 100 à +100), soit  2 points de plus par rapport au précédent semestre. Suivent la qualité au travail (32 points, soit deux points de mieux ), la stratégie et la responsabilité sociale de l'entreprise (17 points, +1 ), la reconnaissance et la rétribution (10 points, +3 ), et le parcours professionnel (8 points, +5 ).  Le taux d'absentéisme s'est également amélioré, avec 20 000 journées d'absence en moins en 2010, par rapport à l'année précédente. La part des départs définitifs avant 3 ans par rapport à la date de recrutement a également diminué et le taux de mixité dans les instances dirigeantes est resté stable  France Télécom a également réduit le pourcentage des salariés sans formation sur les 3 dernières années.
« Nous sommes sortis du traumatisme », reconnaît Bruno Mettling. « Mais nous devons encore nous concentrer sur certains points, comme la rétribution, ou l'évolution de carrière, thèmes où les salariés attendent de nous davantage de transparence. »  

495 millions d'euros engagés à la fin juin

Le DRH de France Télécom a également fait un point d'avancement sur la mise en oeuvre de son contrat social, un an après son lancement. Ce contrat est matérialisé par 158 engagements qui portant sur l'emploi, l'organisation du travail, le management, les conditions de travail, la rémunération et la fonction RH. « Nous sommes en avance sur notre plan de marche », se félicite Bruno Mettling. Les trois quart des mesures engagées ont fait l'objet de plans d'actions. Les mobilités forcées ont été stoppées et nous avons recruté 5 814 collaborateurs, sur un objectif de 10 000 embauches prévues d'ici fin 2012. Enfin, sur les 900 millions d'euros participant au déploiement du contrat social, 495 millions ont déjà été engagés fin juin 2011 ». Cette enveloppe a permis à l'opérateur de financer les récentes embauches, d'accompagner les salariés en fin de carrière, d'investir dans des nouveaux locaux et de faire évoluer son informatique en mettant l'accent sur l'ergonomie des outils et sur la qualité du système d'information.

En guise de perspectives, France Télécom souhaite conforter son nouveau modèle social qui, selon son DRH, « fait la preuve qu'il n'y a pas de performance économique sans performance sociale. « Les risques psycho-sociaux sont des enjeux majeurs », conclut Bruno Mettling. Nous devons faire face à l'obligation légale de prévention des risques psycho-sociaux, en nous appuyant sur des cellules d'écoute, des conférences sanitaires et des structures de médiation/prévention, et également en formant les managers pour qu'ils soient en mesure de pouvoir intervenir à temps. »

Illustration : Bruno Mettling, directeur des ressources humaines de France Télécom. Crédit photo : France Télécom.