Avec le WWF et Gartner, 24 grandes sociétés du secteur des TIC ont été invitées à éplucher leurs habitudes au sein même de leur entreprise pour vérifier si leur engagement envers une politique résolument orientée Green était bien réel. Les résultats de cette étude ont été présentés lors du Gartner Symposium ITxpo 2008 qui s'est déroulé à Cannes. Sur les 24 entreprises conviées, neuf ont refusé de se prêter au jeu (Accenture, AT&T, Deutsche Telekom, EDS, Microsoft, Oracle, Sun et TCS) et ont été critiquées pour leur manque de transparence. Plusieurs critères d'évaluation ont été retenus par Gartner et le WWF, comme la gestion de la chaîne d'approvisionnement de l'entreprise, sa façon de communiquer sur sa politique en faveur du climat, la formation de ses salariés ou encore le recyclage. L'étude révèle tout d'abord que les entreprises TIC ont été particulièrement lentes à adopter en interne des technologies permettant de limiter les émissions de CO2, et ce malgré les énormes possibilités technologiques dont elles disposent. Seuls quelques fournisseurs IT ont vraiment pensé à appliquer une politique Green à leur propre entreprise, alors que - paradoxalement - elles sont nombreuses à le prôner chez leurs clients. « Il y a encore du travail à faire chez les fournisseurs IT », selon Gartner [[page]]British Telecom, Fujitsu, HP et IBM tirent brillamment leur épingle du jeu, avec une bonne note pour chacun des critères. Le WWF et Gartner saluent l'implication sur le long terme de ces sociétés ainsi que leurs investissements pour développer des produits moins polluants. Viennent ensuite Cisco, Dell et Nokia, au milieu du classement. Le rapport note par ailleurs que certains acteurs, comme Dell et Cisco, parlent plus du Green IT qu'ils n'en font réellement. China Mobile, Ericsson, Google, Lenovo, Nortel, SAP et Wipro sont les mauvais élèves de l'étude. Google a récemment décidé de faire amende honorable, en promettant de s'investir dans les énergies renouvelables. D'après le WWF et Gartner, les entreprises IT devraient voir les technologies vertes comme une opportunité et non pas comme une source de coûts. Selon Dennis Palmin, conseiller au WWF, la crise financière devrait favoriser l'adoption de technologies à faible émission de gaz à effets de serre, car, à court ou moyen terme, elles permettent aux entreprises de réaliser des économies. Et si les fournisseurs IT veulent en profiter, ils ont tout intérêt à commencer par faire le ménage chez eux. Bref, pour 2009 « il y a du travail à faire », conclut Simon Mingay, vice-président de recherche au Gartner.