Google est connu pour construire ses propres serveurs pour répondre à ses besoins uniques en ressources réseau, mais cela ne devrait plus toujours être le cas comme l'a indiqué l'équipe infrastructure de la firme de Mountain View mercredi. Les déploiements cloud prennent de l'ampleur et s'étendent dans le monde, à tel point que l'industrie finira par se mettre au diapason de la façon de Google de penser l'informatique, qui amènera la société a ne plus avoir besoin de construire ses propres systèmes. C'est en tout cas ce que pense Urs Hölzle, le patron responsable de l'infrastructure technique de Google dans une interview donnée à l'occasion d'une conférence GigaOM.

A l'origine, Google construit ses serveurs pour économiser de l'argent, a indiqué Urs Hölzle car historiquement, ces derniers fonctionnent en tandem avec des équipements d'alimentation et de refroidissement réduisant les coûts d'énergie. « Nous avons conçu notre propre matériel parce que pensions le datacenter comme un ordinateur plus qu'une simple boîte ce qui nous a poussé dans une direction différente » a indiqué Urs Hölzle. Avec le cloud d'ici 5 à 10 ans, les workloads normaux et pas uniquement ceux de Google vont tourner sur la même infrastructure et pourront donc utiliser le même matériel. 

Les grandes entreprises tendront ainsi à devenir des Google-like, les équipementiers leur fourniront des solutions que Google pourra utiliser. Cela ne signifie pas pour autant qu'elles fonctionneront à l'échelle de Google. Pour prendre un exemple, ce dernier fournit de nombreux services exploités sur les smartphones Android, comme Gmail et Hangouts. Aujourd'hui, presque tous les terminaux Android ont une ou deux connexions ouvertes à Google, ce qui signifie que 1 à 2 milliards de connexions actives viennent taper ses serveurs à un moment donné. Si cela aurait pu poser problème il y a 5 ans, Google a appris beaucoup sur la façon d'utiliser le logiciel à l'échelle de son infrastructure. Il va même plus loin aujourd'hui en ajoutant de nouveaux équipements sur son réseau, comme des satellites ou encore des thermostats connectés. « Cela ne nous effraie plus en fait, parce que nous avons appris comment monter en puissance ». Peut-être qu'un jour, les autres entreprises seront tout aussi confiantes.