En mars dernier, à la suite d'intrusions dans sa messagerie Gmail, l'éditeur de Mountain View avait fermé Google.cn, la version censurée de son moteur de recherche mis en place pour se conformer aux lois chinoises. Depuis cette date, le trafic vers le site chinois était redirigé vers Google.com.hk, le moteur de recherche non censuré de Hong Kong. À l'époque, Google avait qualifié ce choix de « solution raisonnable, » tout en reconnaissant que la Chine pouvait à tout moment bloquer l'accès au site .hk. Ce qui ne s'est jamais produit. Mais la décision de rediriger le trafic vers Hong Kong avait irrité les autorités chinoises, contraignant finalement Google à y mettre fin.

« Les conversations que nous avons eues avec des représentants du gouvernement chinois indiquaient clairement que les autorités de Pékin trouvaient cette redirection inacceptable. Aussi, en continuant à réorienter nos utilisateurs, nous prenions le risque de ne pas voir renouveler notre licence de fournisseur de contenu Internet en Chine », a écrit David Drummond, vice-président senior, chargé du développement de l'entreprise et de la direction juridique, dans un blog, précisant que la licence devait être renouvelée au 1er juillet prochain. « Sans licence, nous ne pouvons pas exploiter de site commercial comme Google.cn - ce qui aurait pour effet de faire disparaître Google des écrans d'ordinateur chinois », a t-il rappelé.[[page]]

Pour l'instant, le site Google.cn affiche une image de la barre de recherche Google surmontée d'un lien indiquant: «Nous avons déménagé vers Google.com.hk. Merci de visiter notre nouveau site Web. » En cliquant sur le logo ou le texte, les visiteurs sont encore redirigés vers le site Web de Hong Kong. En effet, Google n'a cessé qu'une redirection partielle des visiteurs de Google.cn vers Google.com.hk, mais y mettra totalement fin
dans les prochains jours.

L'entreprise espère que cela suffira à apaiser les responsables en colère a Pékin et évitera la remise en cause du renouvellement de sa licence. « Cette nouvelle approche est conforme à notre engagement de ne pas s'auto censurer et conforme avec le droit local. Nous sommes donc confiant que notre licence sera renouvelée sur cette base, de manière à pouvoir continuer à offrir à nos utilisateurs chinois des services via Google.cn », a écrit très diplomatiquement David Drummond. Le business en Chine a ses propres règles et même Google est obligé de se plier au joug pékinois pour ne disparaitre du marché chinois.