L'adoption d'OOXML de Microsoft comme un standard par l'ISO et IEC ne plaît décidément pas. Après l'Afrique du Sud, le Brésil et le Vénézuela qui ont contesté la décision, c'est au tour d'IBM de montrer les dents. Il menace en effet tout simplement de quitter les organismes concernés si il n'obtient pas de garanties sur « la qualité et l'ouverture de leurs procédures, leurs règles d'admission et leur politique à l'égard de la propriété intellectuelle. » IBM évoque l'absence d'indépendance dans l'affaire OOXML Big Blue propose une nouvelle série de règles « qui assurent que les décisions technologiques, les votes et les résolutions de conflits sont menés équitablement par des participants indépendants, protégés de toute influence indue. » Aucun doute possible. IBM évoque pointe du doigt l'influence de Microsoft dans la décision OOXML. L'absence d'indépendance, ainsi que la procédure accélérée accordée à OOXML, ont été régulièrement évoquées tout au long de la procédure de standardisation du format bureautique de l'éditeur, par les tenants de son rival OpenDocument, au premier rang desquels IBM. [[page]]Mais Big Blue se fixe d'autres objectifs dans le domaine. Il souhaite ainsi encourager les pays développés comme ceux en voie de développement à adopter des standards globaux ouverts et à participer à leur création. Il veut collaborer avec les organismes de standardisation et les communautés de développeurs pour s'assurer que les standards d'interopérabilité logicielle soient disponibles et implémentables gratuitement. Enfin, IBM veut aider à la création de politiques simples et claires pour les organismes de standardisation concernant la propriété intellectuelle qui permettraient à ceux qui développent ou implémentent des standards de prendre des décisions avec toutes les informations techniques et économiques nécessaires. Une réflexion collective avec 70 experts internationaux [[page]]L'ensemble de ces requêtes proviennent d'une réflexion qu'IBM n'a pas menée seul. Cet été, il a organisé des conversations en ligne avec 70 experts indépendants à travers le monde (universitaires, développeurs de standards, juristes, membres de l'administration et citoyens) sur cette question : « les organismes de standardisation ont-il vraiment gardé le contact avec les réalités commerciales, sociales, légales et politiques d'aujourd'hui ? » Des suggestions ont été récoltées sur un wiki associé et un sommet (sur invitation) aura lieu en novembre à l'université de Yale pour proposer des recommendations issues de ces travaux.