Cette semaine à l'occasion de l'Intel Developer Forum (du 13 au 15 septembre à San Francisco), le fondeur de Santa Clara doit donner davantage de détails sur l'avenir des « ultrabooks », ces PC fins et légers avec des caractéristiques de tablettes tactiles. Le fabricant de puces devrait également s'exprimer sur le futur OS de Microsoft, Windows 8. Pendant ce temps, à la conférence Microsoft Build (du 13 au 16 septembre, mais à  Anaheim, toujours en Californie), Nvidia et Texas Instruments vont plaider leur cause afin de verrouiller l'arrivée de Windows 8 sur leurs puces à architecture ARM. Les deux fondeurs ont déclaré qu'ils intègreraient des puces ARM dans les ordinateurs portables afin de prendre des parts à Intel sur le marché du PC.

Quant à Intel, il pousse ses ultrabooks pour, dit-il, raviver l'intérêt des utilisateurs, toujours plus attirés par les tablettes tactiles, et faire remonter les ventes de PC. Les fabricants de puces à architecture ARM pensent de leur côté que leurs processeurs, peu gourmands en énergie, peuvent trouver leur place dans des ordinateurs portables tournant sous Windows 8, Microsoft ayant élargi la compatibilité de son prochain OS aux processeurs ARM. Selon une porte-parole de Nvidia, Win 8  fonctionnera sur des tablettes et des PC équipés de sa puce quad core Kal-El à venir et les premiers terminaux de ce type devraient apparaître sur le marché, plus tard cette année.

ARM a encore un gros travail à faire sur les PC

« Dans le domaine du PC, ARM doit faire face à un défi similaire à celui que doit affronter la puce x86 avec les tablettes. C'est techniquement faisable, mais le chemin sera long et difficile », a déclaré Jim McGregor, stratège en technologie chez In-Stat. Intel possède des puces plus rapides et une longue expérience avec le PC, ce qui lui donne un avantage, du moins au départ. Mais, selon les analystes, les processeurs ARM, qui permettent une plus grande autonomie, pourraient rattraper ce handicap avec l'arrivée de Windows 8. ARM, qui vend ses puces sous licence, a hésité à entrer sur le marché du PC, du fait des faibles marges et du manque de retour sur investissement. Mais ces difficultés n'ont pas dissuadé Nvidia, TI et Qualcomm.

Cependant, si ARM peut parvenir à se faire une place dans le domaine de la tablette tactile, le fondeur se trouve confronté à de nombreux défis, propres au monde du PC. « ARM fait peur au camp x86, mais ne met pas leur vie en danger, » a déclaré Roger Kay, Président d'Endpoint Technologies Associates. La bataille pourrait surtout avoir lieu sur le terrain de l'ordinateur portable bas de gamme, mais ARM ne peut rivaliser dans la catégorie haut de gamme où il faut offrir davantage de performance et des écrans de plus grande taille. « Les processeurs ARM sont très bien pour faire tourner des applications du genre iOS. Ce n'est pas le plus rentable dans le marché du PC, où les grands écrans, le grand nombre d'applications, les jeux vidéo en haute résolution avec de bons titres, les gros tableurs, sont de bonnes sources de revenus. Et je ne parle pas des serveurs et de l'informatique haute performance, » a expliqué le Président d'Endpoint.

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« De plus, les processeurs ARM actuels ne supportent pas encore les instructions 64 bits et pourraient connaître des problèmes pour faire tourner des matériels comme les imprimantes ou les scanners, », a déclaré Nathan Brookwood, analyste principal chez Insight 64. « Il existe déjà des pilotes Windows x86 stables pour les anciens matériels, et les fabricants ne voudront peut-être pas développer de nouveaux pilotes pour ARM afin de faire tourner leurs produits plus anciens. D'autre part, je reste assez sceptique quant à exécuter Windows 8 sur des machines de bureau et des portables, construits autour d'un processeur ARM, » a déclaré l'analyste. Même si cela peut affecter le nombre de PC livrés, les processeurs et les tablettes ARM ne seront pas compétitifs en matière de contenu.

Avec son interface utilisateur remaniée, Windows 8 pourrait transformer les PC et les tablettes en outils de création et de consommation de contenu, ce qui ne serait pas à l'avantage de ARM.  « Si les projets d'Intel sont fidèles à la vision du constructeur, les ultrabooks trouveraient leur place entre les PC et les tablettes, » a déclaré Dean McCarron, analyste principal chez Mercury Research. « Au cours des dernières décennies, les PC ont plusieurs fois changé de nature, d'abord comme ordinateurs de bureau, puis comme ordinateurs portables. Les ultrabooks pourraient être la prochaine génération, » a-t-il ajouté.

Les ultrabooks vont monter en gamme

Intel a prévu de mettre l'ultrabook au centre de sa manifestation californienne et doit présenter son plan de déploiement en trois étapes pour ces futurs portables. Les ultrabooks d'Intel tourneront avec des processeurs Core, auront moins de 20 millimètres d'épaisseur et seront équipés de disques SSD. Au cours des deux prochaines années, Intel compte déployer des modèles de plus en plus sophistiqués, en ajoutant des fonctionnalités comme un écran tactile qui pourra pivoter et coulisser, des batteries capables de tenir toute une journée, et des capacités de démarrage instantané.

Intel a investi 300 millions de dollars dans des entreprises qui développent de nouvelles technologies pour les ultrabooks. Certains fournisseurs, comme Lenovo, Asus et Toshiba ont déjà annoncé des ultrabooks ayant l'aspect et la finesse du MacBook Air d'Apple. En plus des ultrabooks, Intel fait également la promotion de tablettes à puce x86, avec l'objectif de contrer la domination de ARM dans ce secteur. Enfin, lors de l'IDF, le constructeur parlera de sa future puce Medfield, initialement conçue pour équiper les smartphones, et qu'Intel destine aux tablettes.