L'an dernier, Intel avait montré un processeur basse énergie tournant sur des PC  sous Windows et Linux, et se chargeant uniquement avec la lumière émise par une lampe de lecture. Intel devrait donner plus de détails sur son processeur, nom de code Claremont, lors de l'International Solid-State Circuits Conference (ISSCC) qui se tient à San Francisco cette semaine (19-23 février).

Cette puce, de la taille d'un timbre-poste, est également connue pour sa technologie Near-Threshold Voltage (NTV) qui lui permet de fonctionner à des niveaux de tension extrêmement basse. La consommation du processeur peut descendre jusqu'à 280 millivolts seulement quand le processeur tourne à une vitesse de 3 MHz, et jusqu'à 1,2 volt lorsqu'il tourne à environ 1 GHz dans le cas de besoins en performance plus élevés. « La puce NTV est conçue pour fournir une efficacité énergétique extrême à des dispositifs informatiques, » a déclaré Justin Rattner, CTO d'Intel, au cours d'un briefing précédant le salon. « Cette technologie nous permet de créer des produits dont l'efficacité énergétique se retrouve tout au long du processus de calcul, mais fournit également les niveaux de performance nécessaires, » a ajouté le CTO d'Intel.

Une tension quasi nulle pour réduire la consommation électrique

Le processeur peut se maintenir à des niveaux de tension quasiment nulle lorsqu'il n'est pas sollicité. Cette technologie permettrait d'avoir des ordinateurs portables toujours opérationnels sans nuire à la durée de vie de leur batterie. C'est beaucoup mieux que de mettre un PC en veille ou en mode hibernation pour économiser la batterie. L'an dernier, lors de l'Intel Developer Forum, un ingénieur avait montré une animation tournant sur un PC alimenté par ce type de processeur. Dès qu'il a supprimé la source de lumière, l'ordinateur s'est figé. La CPU travaillait avec une mémoire DDR3 expérimentale du nom de Memory Cube Hybrid et développée par Micron. Celle-ci est sept fois plus économe en énergie que la mémoire DDR3 actuelle. « Nous n'avions pas vraiment l'intention de construire un microprocesseur à l'énergie solaire, » a plaisanté Justin Rattner, en parlant de la démonstration. « Mais la présentation a servi à montrer ce que l'entreprise cherchait à réaliser avec la technologie NTV. Celle-ci permet des gains énergétiques d'environ 5 à 10 fois, » a déclaré Justin Rattner. « Ce design a suscité énormément d'intérêt, » a ajouté le responsable d'Intel.

Le prochain objectif est d'étendre la technologie à d'autres composants de l'ordinateur. « Nous voulons appliquer ces techniques de basse tension au circuit graphique et à la mémoire, » a déclaré le CTO d'Intel. Cette technologie peut également être ancrée dans les circuits eux-mêmes pour rendre les systèmes de calcul intensif plus efficaces en terme de puissance. Le CPU solaire est basé sur une puce à architecture Pentium. Les chercheurs ont converti le circuit logique de la puce pour qu'elle fonctionne à un niveau de tension proche de zéro. Le CPU a été conçu à partir d'un processeur 32 gravée en nanomètre, le même que celui utilisé par Intel dans sa dernière puce pour smartphone, nom de code Medfield qui équipera certains smartphones et tablettes plus tard cette année.

Des recherches qui serviront les futurs produits d'Intel

Lors de l'ISSCC, le fondeur devrait également livrer des informations supplémentaires sur la mémoire, les processeurs graphiques et les unités en virgule flottante basés sur la technologie Near-Threshold Voltage. Toute la recherche concernant cette technologie est menée dans les laboratoires d'Intel. Le fondeur a dit qu'il ne pensait pas que cette plate-forme « à l'énergie solaire » serait commercialisée telle quelle, mais que les éléments issus de cette recherche seraient utilisés dans de futurs produits.