« Probablement dès cette année, nous aurons les moyens de faciliter le déplacement de la charge de travail des centres de calcul internes vers des services cloud externes, à l'aide d'un logiciel » a expliqué Randy Rowland, vice-président en charge du développement produit chez Terremark. Les clients veulent avoir l'assurance de pouvoir rapatrier une charge de travail confiée à un cloud dans leur datacenter si les circonstances le permettent », a-t-il ajouté. « Les entreprises ont peur de rester bloquées. Certains obstacles réseaux existent effectivement, comme le changement des adresses IP, pour lequel il faut trouver une méthode plus facile ». Pour Simon Crosby, CTO de Citrix, « cette préoccupation autour de la transférabilité est prise en compte. Les vendeurs savent qu'elle existe et qu'ils doivent trouver des solutions. »

« Les images de la machine virtuelle Amazon, utilisées sur le service cloud Amazon EC2, très répandu, sont en propriété exclusive et difficiles à répartir sur les réseaux d'entreprise, » a souligné de son côté Alistair Croll, fondateur de Bitcurrent. Mais Simon Crosby a constaté des progrès dans certains domaines, comme la norme Open Virtualization Format (OVF). Selon lui, elle rend la charge de travail indépendante de l'hyperviseur, et permet l'interopérabilité entre des plates-formes de virtualisation multiples. « La virtualisation a permis d'améliorer la portabilité des charges de travail entre serveurs, mais les premières versions des offres « Infrastructure-as-a-Service » pour le Cloud manquaient de ressources en matière de réseaux, et il faudra trouver de nouvelles méthodes pour les renforcer et améliorer la portabilité », a précisé Simon Crosby.


Illustration Alistair Croll, fondateur de Bitcurrent, Crédits D.R.

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Kristof Kloeckner, CTO d'IBM, autre conférencier présent à Interop, a déclaré dans une interview que le déplacement des charges de travail depuis les centres de données internes vers les cloud n'était pas difficile. Selon lui, « les problèmes surviennent lorsque les applications demandent qu'un grand nombre de données soient transférées vers le cloud. » Certaines démonstrations faites à Interop ont montré le déplacement d'applications entre différents clouds, mais « la plupart des exemples sont vraiment basiques dans le sens où ils ne déplacent pas de volumes de données très importants », a expliqué le CTO d'IBM. Selon lui, les applications à base de grid, les simulations, ou les charges de travail occasionnelles (saisonnières notamment) sont sans doute bien adaptées au déplacement temporaire vers un cloud. « Les services clouds s'intègreront les uns aux autres », a-t-il ajouté au cours de son allocution. « Surtout, ils devront rester ouverts. C'est un de nos objectifs majeurs. Ce qui se passe aujourd'hui est un changement fondamental. Cela montre la nécessité d'introduire plus de souplesse dans le déploiement des services informatiques. »

« Dans l'avenir, il y aura essentiellement trois catégories d'applications », a poursuivi de son côté Alistair Croll, de Bitcurrent. Celles qui resteront toujours à l'intérieur du datacenter de l'entreprise, celles qui pourront être exécutées indifféremment en interne ou au sein d'un service cloud si cet hébergement a un sens sur le plan économique, et une troisième catégorie qui demeurera toujours en cloud, notamment si l'application doit être partagée avec des partenaires. »

La question de savoir si les entreprises doivent déplacer des applications existantes vers des services cloud externes n'est pas toujours facile à résoudre. Certains intervenants présents à Interop ont laissé entendre que si les clients sont prêts à déplacer de nouvelles applications vers le cloud, ils ne savent pas encore si l'effort et les coûts de transfert de leurs applications existantes correspondent à un vrai gain en termes de budget.