L'édition 2011 du salon IP Convergence foisonne d'offres. Toutefois, c'est bien la demande qui est au centre des discussions. En période de crise, tout budget peut être remis en cause. Surtout  en matière de télécoms où ces budgets ont un historique chargé. Ils sont isolés du reste de la dépense IT, souvent mal maîtrisés, peu contrôlés ou adaptés aux besoins réels. Bref, ils laissent des marges de réduction amples. Marges que les entreprises et leurs consultants veulent combler, l'essor des terminaux et des connexions mobiles aux applications métier, rendent cette  maîtrise dépenses télécoms encore plus urgente.

Prestataires et intégrateurs présents sur le salon sont donc confrontés à cette contradiction : comment vendre plus (avec le foisonnement d'offres) à des clients qui doivent dépenser moins (pour mieux contrôler leurs dépenses) ? « La maitrise des dépenses est un champ d'investigation très large, analyse Christian Cor, Pdg de Consotel, il faut rationaliser les investissements, rechercher une meilleure productivité, intégrer les télécoms dans la problématique de sécurité et d'usage des clients ».

Les télécoms sont toujours à part

Dans ses prescriptions, Consotel  peut préconiser : la suppression de certains abonnements, une meilleure  adaptation des factures aux besoins réels des utilisateurs, le réajustement des forfaits suivant les usages des salariés (sans changer d'opérateurs), la valorisation des téléphones mobiles non exploitée (dans un placard ils perdent leur valeur en quelques mois). Simple ? Pas vraiment. « Les télécoms sont toujours à part dans l'entreprise, elles ne sont absolument pas intégrées dans la dépense IT globale » rappelle Guy Têtu, délégué général de la Ficome. Nombre d'entreprises n'ont même pas de politique télécoms. A cet historique, vient se greffer un développement exponentiel des appareils mobiles.

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Le Syntec Numérique a donné quelques chiffres sur l'explosion des mobiles en France. 23% des entreprises ont équipé leurs salariés de terminaux mobiles, dont un tiers de smartphones.  400 à 600 000 tablettes seront vendues cette année, dont 100 000 en entreprises. A celles-ci, il faudrait ajouter celles achetées à titre personnel, et utilisées dans le cadre professionnel. Dans les deux prochaines années, les données échangées par ces terminaux mobiles seront multipliées de 2  à 5 fois.  

Craintes en matière de sécurité

Autant de chiffres qui donnent une idée des prochains défis à relever pour la profession. Des chiffres à la fois prometteurs en termes de ventes et  de développement d'applications, mais aussi sources de craintes. La sécurité n'est pas la moindre. La maîtrise des budgets télécoms va prendre une autre tournure avec le développement des connexions à distances aux applications bureautiques, voire aux applications métiers. La relation avec les salariés nomades  change. « Songez simplement aux possibilités qu'offre une application de gestion de notes de frais pour les salariés à l'étranger, la simplification pour le salarié et pour l'entreprises , mais aussi le calcul des tarifs de roaming à bien opérer » remarque un représentant d'Octo Technology.

Les appareils sont là (smartphones, tablettes), les applications en cours de développement, manquent à l'appel des politiques télécoms depuis longtemps absentes. « Le budget télécoms c'était 3 à 4% du budget IT des entreprises, il y a dix ans, note pourtant Christian Cor, aujourd'hui c'est 20% et plus. » Comment accompagner cette explosion de manière pertinente, c'est tout le défi des prestataires télécoms.