Comme en 2016, c'est Orléans qui a eu les honneurs de clôturer l'IT Tour, la série de matinées-débats organisées en région par la rédaction du Monde Informatique. Une étape qui clôt un événement débuté le 22 septembre à Lyon et qui s'est poursuivi dans les grandes villes de France (Aix-en-Provence, Strasbourg, Reims, Nantes, Toulouse et Lille) jusqu'au 7 décembre. Cette étape orléanaise de l'IT Tour a été organisée, comme l'année dernière, avec le club de professionnels informatiques de la région Centre, l'Adirc, et son président Jean-Marc Trouillard qui a accueilli le public présent par un mot d'accueil.

Un public de décideurs et responsables IT venu en masse, car ils étaient près d'une cinquantaine à avoir fait le déplacement pour assister et même participer à cette édition. Une participation qui a pris la forme aussi bien par le biais d'une prise de parole directe que via Evals.fr, pour répondre à une question collégiale en début de chaque débat et débriefée en cours de table, mais aussi leur permettre d'en poser directement via cet outil de dynamisation des interactions.

Un public de décideurs IT orléanais attentif aux débats et présentations technologiques des partenaires du tour de France de la rédaction du Monde Informatique en région. (Crédit : LMI)

L'IT Tour est réalisé en partenariat avec Blackberry, Google Cloud, Hewlett Packard Enterprise et Intel, Hub One, Kyocera et NetApp qui ont rendu compte des dernières tendances et technologies dans différents domaines complémentaires, allant des serveurs nouvelle génération, à la sécurisation des réseaux, en passant par la gestion, la protection et le stockage des données, sans oublier la numérisation des flux et l'impression cloud et mobile. Bpifrance accompagne également le tour de France de LMI - au même titre que AFCDP, Cesin et le cabinet Alain Bensoussan Lexing cette année.

Invité à s'exprimer sur le premier débat portant sur la thématique des réseaux, Cédrik Poutissou, architecte réseau et sécurité de l'Agence Eau Loire Bretagne, est revenu sur une croustillante anecdote - mais non moins bloquante - d'une panne  non maîtrisée sur un poste qui a rendu le réseau instable et mis HS pendant plusieurs heures la téléphonie du groupe tournant sur IP. « Cela fait partie des dommages collatéraux de la ToIP mais nous ne regrettons absolument pas ce basculement », a expliqué Cédrik Poutissous. « Nous utilisons un réseau qui a plus de 10 ans et pas paramétré au plus fin, on cherche à le remplacer. On a fait un travail de priorisation des flux pour éviter de toucher aux débits contractualisés pouvant revenir chers. Nous avons aussi beaucoup sensibilisé les utilisateurs au sujet des pièces jointes volumineuses pour modifier les comportements même si on sait que cela ne va pas être facile car il y a de la résistance au changement. »

Parmi les grands témoins de l'édition 2017 de l'IT Tour Orléans du 7 décembre : Pascal Delaporte (Manager BI de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers) ainsi que Frédéric Daudin (DSI du conseil régional du Centre-Val-de-Loire). (Crédit : LMI)

A l'occasion du deuxième débat, consacré à la datavisualisation, Frédéric Daudin, DSI du conseil régional du Centre-Val-de-Loire, est revenu sur l'utilisation de Qlik. « On l'utilise pour différents besoins dont un lié à la formation professionnelle mais aussi pour les métiers du transport et de la fiscalité », a raconté Frédéric Daudin. « On avait pas mal d'Excel, le problème c'est que ce n'était pas adapté pour du reporting car les métiers avaient du mal à identifier et faire remonter les indicateurs pertinents ». Du côté de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH) c'est la solution Visual Analytics de SAS qui a été utilisée pour répondre à ses besoins de dataviz. « Je connais très bien Qlik mais la solution de SAS correspondait mieux aux attentes, les utilisateurs étant déjà habitués à utiliser SAS pour d'autres applications. Et puis leurs commerciaux ont fait une proposition agressive dure à refuser », a raconté Pascal Delaporte, manager BI de la MNH. Concernant la construction des indicateurs dataviz, pas question pour la DSI d'être un goulot d'étranglement « On propose la solution qui est prise en main par les métiers mais si j'approuve le besoin de cadrage et de contrôle des indicateurs qui peuvent être construits, toutes les directions ne souhaitent pas elles-mêmes les produire donc on leur fournit des tableaux de bord validés et tamponnés par la DSI », a poursuivi Pascal Delaporte.

La pause de milieu de matinée est un des moments privilégiés pour networker et souffler un peu avant d'entamer une seconde partie de matinée riche en contenus. (Crédit : LMI)

Troisième temps fort de la matinée : GDPR. A moins de 6 mois de l'obligation de conformité au réglement général sur la protection des données personnelles, nombreuses sont les entreprises à ne pas encore avoir pris le train en marche du RGPD. Mais alors que sur les différentes étapes de l'IT Tour, les responsables SI interrogées (via Evals.fr) ont été en majorité peu optimistes à prévoir d'être à l'heure, à Orléans cela a été l'inverse. « Le type d'entreprises, la taille et le secteur jouent sur la nécessité d'être en conformité avec GDPR, sans doute que le profil des répondants, comme le fait qu'elles traitent peut être moins de données à caractère personnel que d'autres, pèse sur l'optimisme de ces résultats », a analysé Thierry Autret, délégué général du Cesin. Pour se mettre à l'heure de GDPR, mieux vaut quoi qu'il en soit anticiper pour éviter les sanctions en misant sur les CIL amenés à devenir DPO. « Un éléphant ça se mange en tranches », a lancé de son côté Bruno Rasle, délégué général de l'AFCDP en parlant de GDPR. « L'entreprise ne va pas arrêter son activité pour GDPR mais il est important de phaser sinon elle va risquer l'embolie », averti Bruno Rasle. Pour accompagner la mise en conformité, un suivi d'étapes rigoureux (cartographie légale, analyse d'impacts, formation et sensibilisation...) peut être mis en place comme a pu le montrer Marie Soulez, avocate à la cour et directrice du département Propriété intellectuelle contentieux du cabinet Alain Bensoussan Avocats Lexing.

L'Adirc, le club des professionnels informatiques du Centre et partenaire de l'étape orléanaise de l'IT Tour représenté au cocktail déjeunatoire par Messan Chakpali, vice-président. (Crédit : LMI) 

Concernant la problématique du stockage des données, la question de la confiance d'un hébergement en dehors de France pour des données non critiques - qui grimpé ces dernières années -, est loin de mettre tout le monde d'accord. Et ce n'est pas l'arrivée en France des grands fournisseurs cloud (Microsoft et Amazon en tête) qui pourrait changer la donne, surtout pour ce qui concerne les collectivités locales qui vont sans doute continuer à privilégier des offres made in France. « Les récentes annonces du Ministère de l'Intérieur, qui va mettre à disposition des administrations voire des collectivités dans un deuxième temps, un cloud public, sont encourageantes. D'après ce que m'a confié le pilote de cette offre au ministère de l'Intérieur, deux autres ministères s'apprêtent à lancer des offres similaires et proposeront IaaS, PaaS et SaaS. Ca bouge enfin », a précisé post événement Bruno Rasle, délégué général de l'AFCDP, pour clarifier certaines réflexions abordées lors du débat sur l'obligation de stocker les données en France.