La secrétaire d'Etat à la Prospective et au Développement de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a lancé officiellement ce matin l'appel à projets de R&D du volet numérique du plan de relance du gouvernement. Cet appel concerne les deux sujets que NKM souhaite voir se développer grâce à cette mesure : les serious games et le web 2.0. "Les fonds seront débloqués en 2009" Pour commencer, dès aujourd'hui et jusqu'au 6 juillet, les structures candidates peuvent déposer un dossier de réponse à l'appel d'offre dont tous les détails se trouvent sur telecom.gouv. Dans un second temps, à l'automne, des commandes publiques viendront compléter le dispositif. « Les dossiers d'appel d'offre seront dépouillés entre le 7 juillet et le 30 août et les conventions de financement signées dans la foulée, insiste la ministre. Quoiqu'il en soit, les fonds seront débloqués en 2009. » Les initiatives de 'serious games' se voient allouer un total de 30 M€ dont 20M€ par appel d'offre et 10M€ par le biais de commandes publiques, alors que 20 M€ reviennent au web 2.0, répartis à parts égales entre les deux dispositifs. Selon NKM, les subventions d'un projet devraient être comprises entre 100 k€ et 1 M€. Une PME engagée dans un projet avec d'autres acteurs pourra se voir attribuer un montant représentant jusqu'à 45% de son investissement (30% pour une entreprise plus importante dans le même cas). Pour les candidats qui postulent seuls, les aides atteindront 45% de l'investissement pour un effectif inférieur à 50 personnes, 35% jusqu'à 250 personnes, et 25% au delà. Les demandes doivent concerner le développement d'un service innovant du web et les projets ne pas avoir démarré avant la demande d'aide. Capitaliser sur des compétences technologiques qui ignorent leur potentiel économique [[page]]« Par cet appel à projets, nous cherchons aussi à capitaliser sur des compétences technologiques qui ne sont pas forcément formalisées, ajoute Nathalie Kosciusko-Morizet. Les acteurs eux mêmes ne sont pas conscients de la valeur économique de leur projet. » Pour la ministre, le web 2.0 est sans doute celle des deux thématiques identifiées qui est la plus porteuse d'avenir car elle ne concerne pas des produits finis, fermés, mais au contraire des innovations évolutives. « J'attends de cette démarche que l'on capitalise sur les acteurs du web, mais aussi un électrochoc pour l'administration. » NKM aimerait entre autres voir émerger des interfaces d'accès aux nombreuses données disponibles dans les services publics comme l'empreinte carbone de certains produits ou des comparatifs de prix. A cet égard, les projets proposés à l'appel d'offre pourront tout aussi bien concerner des applications que des interfaces d'accès vers ses données pour développer des applications. A la recherche d'innovations d'usage autant que d'innovations technologiques La démarche vise les « éditeurs de logiciels et de jeux vidéos, les entreprises productrices et agrégatrices de contenus en ligne, les centres de recherche, établissements publics à caractère industriel et commercial, les entreprises du secteur de la formation et enfin, les associations. » Quant aux publics ciblés par les projets proposés, il s'agit des « entreprises désireuses de moderniser leurs outils de formation interne et leurs systèmes d'information internes, voire leurs interfaces clients; les administrations pour les mêmes raisons de formation et pour la modernisation des services rendus aux administrés par l'utilisation de plateformes collaboratives, et enfin le grand public en tant qu'utilisateur de certaines applications de 'serious gaming' et en tant qu'internautes. » Les projets seront jugés en particulier pour leur caractère innovant puisque le financement est destiné aux dépenses de R&D. Fidèle aux convictions qu'elle affiche depuis son arrivée au ministère, NKM a cependant rappelé que cette innovation pourra aussi bien provenir de l'usage que de la technologie. Certains types de projets seront privilégiés comme ceux engageant une collaboration entre plusieurs parties prenantes, ceux portés par les PME, ceux comportant en leur sein de futurs utilisateurs, etc. La labellisation par un pôle de compétitivité sera aussi un atout. En attendant "une deuxième étape en plus forte rupture" Par leur nature même, les aides ne peuvent néanmoins revenir qu'à des structures déjà existantes. On pourrait le regretter dans la mesure où, dans le monde bouillonnant du web 2.0, les idées innovantes naissent la plupart du temps dans les esprits de leurs inventeurs avant même que ceux-ci aient songé à créer une entreprise. Etant donné le délai de quelques semaines pour le dépôt de dossiers, difficile pour eux de même imaginer utiliser le statut d'auto-entrepreneur. Pour postuler, reste à ces porteurs de projets à aller chercher l'appui d'une entreprise existante, d'une association ou encore d'une collectivité locale. Il semble que les adeptes du web 2.0 puisse néanmoins compter sur la ministre du numérique. « Cet appel d'offre, ce n'est pas la fin de l'histoire, affirme-t-elle ainsi. Au contraire, ce n'est que le début. Je veux ensuite une deuxième étape en plus forte rupture. »