Dans le cadre de la dynamique portée par ALLiaNCE, l’incubateur IA de l’Etat, la direction interministérielle du numérique (Dinum) a souligné l’importance de mettre l’IA en soutien aux métiers de la fonction publique. A ce titre, David Amiel, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l'État, a annoncé lancement de la phase d’expérimentation d’un agent conversationnel dans les administrations françaises. Annoncée en février 2025, et confirmée en juin lors du salon Vivatech avec la conclusion d'un partenariat avec le français Mistral.AI, la phase de test de l’Assistant IA visera pendant huit mois 10 000 agents de la fonction publique dans divers ministères. Sont concernés, l’éducation nationale, la justice, l’économie/finances, la culture, l’Europe et les affaires étrangères, les services du Premier ministre, les ministères sociaux ainsi que les différents opérateurs de l’Etat

L’État s’appuie pour cette expérimentation, sur un modèle de langage de Mistral AI et côté infrastructure sur Albert, la plateforme d’IA générative de l’Etat. Les données bénéficieront d’un hébergement sécurisé en SecNumCloud, via le fournisseur Outscale (la division cloud de Dassault Systèmes), L'interface est visible sur le fil X du ministre délégué à la Fonction publique. L'expérimentation coûtera environ 300 000 euros pour les infrastructures, auxquelles s'ajoutent les licences LLM. Le bot aidera les agents dans leurs tâches quotidiennes : rédaction de notes et courriers, gestion de procédures, assistance pour les appels à projets et recherche documentaire. L’idée est de mettre à disposition des assistants IA métiers verticalisés adaptés aux besoins des agents et à terme  des usagers.

Lutter contre le shadow IA

Dans le domaine de la justice, la solution pourra par exemple être utilisée pour fluidifier certaines procédures judiciaires ou optimiser l’accès aux textes législatifs et réglementaires. Les agents bénéficieront de formations pour s'approprier l'outil. Avec cette initiative, l'État souhaite lutter contre l'IA clandestine avec un outil sécurisé, encadrer les pratiques et ainsi limiter les risques de fuite de données. La généralisation de l'outil pourrait s'effectuer à l'issue de cette première expérimentation. Dans cette optique, près d'une centaine d'agents publics, issus de profils techniques et produits, se retrouveront pour échanger sur les usages, les besoins et les perspectives de l'IA dans les services de l'État.