Steve Hodgkinson, directeur de recherche sur les pratiques gouvernementales des pays de l'APAC pour le cabinet Ovum, a déclaré, avant même le séminaire « Where next for Enterprise Collaboration », que la culture était le principal obstacle empêchant l'usage optimal des outils de collaboration. « Il y a un véritable fossé entre ces technologies et la capacité des individus à se les approprier », a-t-il dit. « Il va falloir créer toute une gamme de comportements autour de ces plateformes collaboratives, et elles ne sont pas nécessairement naturelles dans l'environnement des entreprises ».
D'après lui, la plupart des outils du web 2.0 ont pénétré l'espace du travail à cause du désir de certains employés de gagner un statut social au sein de l'organisation, au travers d'attitudes consistant à « faire voir et partager ». « Les gens gagnent une réputation dans le monde de l'informatique sociale en montrant et en partageant l'information, et en participant et contribuant aux forums, aux wikis, aux blogs, etc » a-t-il ajouté. « Plus vous partagez, plus votre réputation s'améliore ».

Familiariser aux outils, et surtout à leurs usages

« Cependant, les entreprises ont tendance à avoir une culture plus compétitive, au sein de laquelle il n'est pas forcément toléré de partager les données, les avis et les contributions. L'information, c'est le pouvoir, et les employés préfèrent l'utiliser de sorte à faire avancer au mieux leurs carrières individuelles ». Ce qui fait qu'au final, les organisations qui souhaitent encourager une culture de collaboration devraient commencer par un programme de management du changement avant d'investir dans les outils coopératifs. Ensuite, il faudrait simplement autoriser les utilisateurs à explorer et à s'approprier ces technologies à leur façon. D'après Steve Hodgkinson, « il y a aussi un intérêt à encourager l'usage des réseaux sociaux et plateformes collaboratives hors entreprise, afin que les individus s'y familiarisent et arrivent à les comprendre ».

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Selon lui, les DSI devraient aussi commencer à concevoir les réseaux collaboratifs plus comme du jardinage que comme un travail d'ingénierie : trouver un sol fertile, planter des graines, cultiver, arroser et les aider à pousser. « Ce n'est pas quelque chose qui vient naturellement à la plupart des DSI, il est donc possible qu'ils doivent s'associer aux autres composantes de l'entreprise qui sont peut-être plus en phases avec les attitudes et défis de celle-ci, afin d'aider à l'adoption de ces plateformes ».

Cette analyse est en réalité peu pertinente, la plupart des salariés utilisant déjà les réseaux sociaux chez eux, mais aussi au bureau. Cette étude ne donne donc, au final, aucune véritable solution pour une meilleure intégration sociale de ces outils dans l'environnement de l'entreprise, puisque tout changement nécessite de toute façon d'être accompagné, et de s'appuyer sur la structure globale de celle-ci.