Adobe propose au téléchargement la version 10 de son lecteur plurimédia, Flash. Alors que Microsoft s'efforce, avec la deuxième version de son lecteur Silverlight, de fournir un trait d'union entre les designers graphiques et les développeurs, Adobe met vraiment l'accent sur l'animation et la vidéo. Une volonté logique, dans la mesure où, selon ComScore, 80% des vidéos du Web sont déjà visionnées avec Flash. Les améliorations les plus visibles concernent le support de la 3D. Comme le souligne Thibaut Imbert, ingénieur avant-vente produits Web d'Adobe, il était logique d'en doter Flash dans la mesure où l'outil de conception maison, CS4, permet de créer des animations 3D, et de générer le code Actionscript correspondant. Accélération matérielle au menu, notamment pour la HD Autre élément très visible, lui aussi relié à un autre outil de la gamme Adobe, la possibilité de créer des filtres personnalisés pour la vidéo à l'aide d'After Effects (technologie Pixel Bender). Toujours au rayon vidéo, si Flash 9 supportait déjà la HD, Flash 10 permet d'optimiser le décodage de la HD en recourant - partiellement - à la carte graphique. L'accélération matérielle est en effet un des grands arguments de cette version. Spécialiste de la typographie, Adobe joint encore une fois son savoir-faire à celui de Macromedia (concepteur de Flash, qu'il a racheté voici trois ans) en multipliant les possibilités dans son client pour applications Internet riches (RIA), parmi lesquelles l'écriture de droite à gauche ou à la verticale, pour les alphabets arabes ou asiatiques. Cette version marque également une meilleure prise en compte du contenu des fichiers Flash (format SWF) par les moteurs de recherche. Le 'peer-to-peer' fait son apparition dans Flash [[page]] A noter aussi l'apparition d'un mode pair à pair, « initié par le Flash Media Server », précise immédiatement Thibaut Imbert. L'idée n'est pas de reproduire le fonctionnement d'un CDN (Content delivery network, réseau de livraison de contenu) en permettant des téléchargements de vidéo au plus près du client. Thibaut Imbert donne plutôt comme exemple d'utilisation « des jeux comme Dofus, d'Ankama, où le 'peer-to-peer' permet à des joueurs d'échanger des données entre eux sans passer par le serveur. Cela allège la charge du serveur et le coût en bande passante ». La faille du 'clickjacking' corrigée Enfin, Adobe profite de cette version pour se réconcilier avec les utilisateurs de Linux, en proposant d'emblée un client multi-plateforme, et corrige une faille jugée par l'éditeur lui-même comme critique : elle permet à un pirate de prendre le contrôle des actions lorsque l'internaute clique sur un lien. La méthode a récemment été rendue publique, sous le nom de 'clickjacking'. Pour les utilisateurs ne voulant ou ne pouvant installer la v10, un correctif existe pour la v9. Toutes ces fonctionnalités devraient se retrouver dans AIR, le client autonome d'exécution d'applications d'Adobe, « avant la fin de l'année », promet l'éditeur.