(Mise à jour le 15/02/2011) Depuis le rachat de Business Objects par SAP, et surtout l'intégration d'une offre décisionnelle globale par l'éditeur allemand, l'avenir du club des utilisateurs de Business Objects était pour le moins en suspens. Le souhait de l'USF (Utilisateurs de SAP Francophones) de constituer son propre pôle de commissions sur le décisionnel (consacré à l'ensemble des modules décisionnels de SAP, dont BO) allait aussi dans ce sens. Dernier coup du sort, la société assurant la délégation générale du Club BO a souhaité cesser ce service. Créé en 1993, le Club Business Objects France a donc réuni une assemblée générale pour se dissoudre le 10 février 2011.

Au fil du temps, 2000 personnes sont passées par cette association qui réunissait des représentants de 150 à 200 entreprises. Les membres seront invités à rejoindre l'USF. Le club BO a négocié avec cette dernière association son ralliement pour lui apporter non seulement ses membres mais aussi son expérience et ses savoirs. Claude Molly-Miton, président de l'USF, a spécifié : « L'idée était que les membres du Club BO ne perdent rien de leurs méthodes et expériences mais gagnent les apports propres de l'USF, notamment en termes d'influence sur l'éditeur et en compétence sur les autres modules ».

Une intégration des dirigeants du club BO dans l'USF

Deux nouveaux administrateurs issus du Club BO vont ainsi rejoindre la direction de l'USF (Damien Poulard, du CEA, et Anthony Girard, du Musée du Louvre). De plus, la direction de la commission BO de l'USF va revenir aux anciens du Club BO. La nouvelle commission va ainsi calquer son fonctionnement sur celui du Club BO, avec réunions plénières et ateliers restreints selon un calendrier défini par sa direction propre. La commission BO de l'USF va prendre place dans un « pôle décisionnel » aux côtés des autres commissions consacrées à des modules de ce type.

Olivier Le Moing, président du Club BO, indique : « plusieurs personnes de SAP nous avaient contacté plusieurs fois pour nous inciter à nous rallier à l'USF. Un tel rapprochement avait du sens mais pas d'urgence, donc nous avons pris notre temps pour discuter avec l'USF qui souhaitait aussi cette union. Cependant, il n'y a jamais eu de prise de position officielle de l'éditeur. » Une telle prise de position aurait été pour le moins malvenue.

Cotisations moins chères mais plus aucun prestataire adhérent


Ce ralliement se fait au prix de la perte d'une dizaine de membres, des prestataires. Seuls les utilisateurs peuvent en effet adhérer à l'USF. « Mais chaque commission peut inviter des prestataires à ses travaux, nos anciens membres ayant toujours joué le jeu en apportant une vraie valeur ajoutée » souligne Olivier Le Moing, président du Club BO. Salarié de Sopra Group, il est concerné au premier chef par la question. Mais, pour son cas personnel, une solution a été trouvée : « je vais devenir membre honoraire à titre personnel et non plus au nom de mon employeur ». Les prestataires pourront donc continuer d'apporter leur propre expérience au sein de la nouvelle commission de l'USF. « La réflexion sur l'adhésion des prestataires a été faite avant l'idée d'un rapprochement avec le Club BO et nous ne les acceptons qu'en tant qu'utilisateurs de SAP pour eux-mêmes et donc sous réserve de n'être représentés que par ceux qui gèrent SAP en interne chez eux » ajoute Claude Molly-Mitton.
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Beaucoup d'utilisateurs de BO ne sont pas utilisateurs d'autres produits de SAP voire utilisent un autre PGI. A l'inverse, de nombreux clients du PGI de SAP utilisent d'autres outils que BO pour leur décisionnel. Les membres qui utilisent les deux produits et adhéraient déjà aux deux associations vont donc économiser une cotisation. Les adhérents du Club BO bénéficiaient d'une cotisation individuelle de 560 euros/an et sont donc, s'ils souhaitent conserver le même mode de fonctionnement, invités à choisir la cotisation de l'USF pour un individu participant à une seule commission d'un montant de 400 euros/an. Pour 200 euros de plus, un individu donné peut adhérer à une deuxième commission.

Pas de fusion juridique mais de grands projets

Sur le plan juridique, il s'agit bien d'une dissolution avec incitation des membres à adhérer chacun individuellement à l'USF et pas d'une fusion. « Recourir à une fusion aurait été très compliqué pour pas grand chose » plaide Olivier Le Moing.

Le Club BO n'acceptait plus de nouveaux adhérents depuis six mois, dans l'attente d'une décision finale sur son devenir, et ne disposait pas d'actifs non-financiers ayant une valeur économique. Sa trésorerie a été asséchée par un apéritif final d'assemblée générale. Il n'est donc même pas nécessaire de recourir à une dévolution des actifs au profit de l'USF.

Profiter de la proximité géographique

Ce rapprochement « pour être plus forts ensemble », selon le mot de Claude Molly-Mitton, va cependant permettre de ressortir du placard un vieux projet prenant en compte la situation propre de la France. En effet, les équipes de développement de SAP consacrées aux différents outils décisionnels de l'éditeur se situent pour l'essentiel en France. Claude Molly-Mitton espère pouvoir profiter de la proximité géographique et culturelle entre les membres de l'USF et ces développeurs.

« L'idée serait de faire se rencontrer ou discuter les chefs de projets produits chez SAP et les responsables des commissions consacrées à ces produits pour faire converger le plus en amont possible les attentes des utilisateurs et la feuille de route de l'éditeur, même si l'on attend toujours de l'éditeur qu'il innove et nous surprenne » explique Claude Molly-Mitton.