Entre février et mai derniers, la Commission européenne a fait passer ses projections de croissance pour le PIB de l'Union de +4 % à +2,7 %. Une révision à la baisse conséquente qui n'a pourtant pas entamé l'optimisme d'IDC au sujet du marché des services IT et du conseil en Europe de l'Ouest. Bien au contraire. Désormais, le cabinet d'études anticipe une hausse des revenus du secteur de 7 % (à taux de change constant) l'an prochain et relève ainsi de 1 % les prévisions qu'il avait émises en avril. Selon lui, la croissance devrait même se poursuivre à un rythme de 5,5 % à 6 % tous les douze mois au cours des quatre années suivantes.

De meilleures prévisions pour la France notamment

Si la dynamique diffère au sein de chaque pays, les perspectives se sont améliorées dans tous les principaux marchés d'Europe occidentale comparé à avril, y compris en France, en Allemagne, dans les pays nordiques et au Royaume-Uni. « L'accélération des efforts de numérisation et la transition vers le cloud des entreprises européennes nourrie la demande. Mais, il est temps d'aller encore plus loin. Grâce au large déploiement de technologies visant à changer leur modèle d'affaires, les organisations entrent aujourd'hui dans l'ère du commerce digital, où agir en tant qu'entreprise numérique est une obligation et un différenciateur stratégique pour assurer la résilience future », explique Milan Kalal, analyste chez IDC.

Ce que le cabinet d'études anticipe pour l'Europe de l'Ouest est d'autant plus notable qu'il a dans le même temps laisser quasiment inchangées ses prévisions pour le mondial des services IT et du conseil. Ce dernier devrait croître de 5,7% (à taux de change constant) en valeur cette année et de 5,3% l'an prochain. S'agissant de 2022, cela correspond à seulement 0,1% de plus que ce qu'IDC escomptait en avril. C'est d'ailleurs grâce aux anticipation réhaussées pour l'Europe de l'Ouest et l'Amérique Latine que les perspectives du secteur n'ont pas été modifiée à l'échelle du globe. Elles compensent la révision à la baisse des croissances attendues pour l'Europe de l'Est et Centrale, l'Asie-Pacifique et les Etats-Unis.

Le risque pourrait venir de l'offre, pas de la demande

En plus de tenir compte de l'évolution attendue des PIB dans le monde, IDC se base aussi sur les résultats des grands prestataires pour bâtir ses prévisions. Au premier semestre 2022, les 20 plus importantes d'entre elles ont enregistré une progression médiane de leurs revenus de 9% (hors ventes de produits et services d'ingénierie). A cela s'ajoute le fait que leurs carnets de commandes sont remplis et que leur pipe commercial est sain. En outre, les entreprises de services n'ont pas abaissé de manière significative leurs prévisions de revenus pour l'exercice en cours. Pour Xiao-Fei Zhang, analyste chez IDC, « la véritable menace pour les fournisseurs peut provenir de l'offre. Avec des ratios commandes/facturations supérieurs à 1,1 ou 1,15, une attrition de plus de 25 % et un taux d'occupation des collaborateurs facturables de près de 90 %, quelque chose doit céder ».