Le prix Nobel de physique 2010 revient cette année à André Geim et Konstantin Novoselov, deux chercheurs d'origine russe, pour leurs « expériences inédites sur le graphène, matériau à deux dimensions ». Derrière cette distinction, explique l'Académie royale des Sciences de Suède, se trouve une fine lamelle de carbone ordinaire, épaisse d'un atome. A l'échelle atomique, sa structure en nid d'abeille est constituée d'atomes de carbone.



Les deux scientifiques ont montré que sous une forme effilée, le graphène disposait de propriétés exceptionnelles qui trouvent leur origine dans le monde de la physique quantique. Ce matériau est aussi performant que le cuivre pour conduire l'électricité et plus efficace que tout autre matériel connu comme conducteur de chaleur. Presque transparent, il est pourtant si dense que même un atome d'hélium ne peut le traverser. Il est également 200 fois plus résistant que l'acier. Ainsi, le carbone qui à la base de toute vie connue sur terre, nous surprend encore une fois, poursuit le communiqué du jury de Stockholm.

Adapté à la fabrication d'écrans tactiles

Dès lors, une large variété d'applications pratiques apparaissent possibles, notamment dans le domaine électronique. On s'attend ainsi que les transistors conçus à partir de graphène soient sensiblement plus rapides que les transistors actuels basés sur le silicium. Sa transparence et ses qualités de conduction rendent par ailleurs ce matériau adapté à la fabrication d'écrans tactiles transparents.

La publication de la découverte du graphène par les deux scientifiques remonte à 2004. André Geim (51 ans), citoyen néerlandais, et Konstantin Novoselov (36 ans), russo-britannique, travaillent ensemble depuis longtemps. Ils ont démarré leur carrière en tant que physiciens, en Russie et sont actuellement tous deux professeurs à l'Université de Manchester (Grande-Bretagne).

Illustration : à gauche, André Geim, à droite, Konstantin Novoselov (crédit photo : D.R.)