La version 2010.03 d'OpenSolaris, dont la date de sortie était prévue pour le 26 mars, est toujours en attente un mois après. Les utilisateurs d'OpenSolaris harcèlent le Conseil qui ne parvient pas obtenir d'informations de la part Oracle pour savoir quand le logiciel sera disponible. « C'est triste de voir les gens demander la version 2010.03  d'OpenSolaris alors que le mois d'avril est déjà bien entamé, » a écrit Dennis Clarke, l'un des membres du conseil.

Alors que les bénévoles d'OGB centralisent les efforts réalisés pour développer un code OpenSolaris destiné à être distribué, Sun Microsystems monopolise la propriété même de la marque OpenSolaris. Oracle, qui a finalisé son acquisition de Sun en janvier, est le seul à décider in fine des éléments à inclure dans le code source de son logiciel officiel (bien que le code source puisse être réutilisé à tout moment en tant que base à d'autres distributions sous OpenSolaris, comme c'est le cas par exemple de Belenix.

Depuis janvier, les responsables de l'entreprise sont apparus, au moins pour certains, dans une position ambivalente à propos d'OpenSolaris, même si Oracle a augmenté ses actions de promotions de la version payante du système d'exploitation sous Unix, Solaris. Par exemple, début avril, la société a cessé d'offrir gratuitement le CD d'installation d'OpenSolaris, même si la version peut toujours être téléchargée. Ce changement dans les modalités de gestion a rendu nerveux certains utilisateurs d'OpenSolaris. Dans son email, Dennis Clarke a fait part, comme Joerg Schilling, un autre membre du conseil, de sa volonté de séparer le code. «Nous ne pouvons pas ignorer la situation actuelle et nous devons nous préparer au cas où cela serait nécessaire, » a écrit Joerg Schilling. Plusieurs autres membres de la liste de diffusion, qui ne sont pas membres du conseil, se sont rapidement montrés enthousiastes à cette l'idée. « Si Oracle ne veut pas continuer à développer OpenSolaris sous forme de projet open source, la séparation pourrait être la seule solution pour les personnes concernées par le projet, » a écrit un développeur.

Illustration : Joerg Schilling, membre du conseil d'administration d'OpenSolaris, D.R.

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Mais dans l'ensemble, les membres du Conseil ont instamment appelé à plus de prudence. « Établir des contacts réguliers avec Oracle serait un premier pas, » a déclaré Joerg Schilling. L'OGB n'a aucun contact officiel au sein d'Oracle. Seule Teresa Giacomini, elle-même membre du Conseil, travaille pour Oracle à un poste qui n'a rien à voir avec Solaris. « Nous ne savons même pas avec qui discuter, » a admis Dennis Schilling. Simon Phipps, un autre membre du Conseil, estime pour sa part que «le moment de se mettre autour d'une table pour discuter d'une séparation n'est pas encore arrivé, » pointant le fait que « ce ne serait pas une bonne idée étant donné qu'Oracle fait encore beaucoup de travail de développement et continue d'apporter son soutien aux sites web communautaires. » Simon Phipps fait également remarquer qu'Oracle peut ne pas avoir encore mis l'Open Source à l'ordre du jour, étant donné l'agenda très chargé de son patron Larry Ellison, ces temps-ci.

Dans un email adressé à IDG News Service, Simon Phipps note aussi le style plus contrôlé d'Oracle dans sa communication avec le monde du logiciel, par rapport à l'approche plus ouverte de Sun. Il fait le même constat dans la manière dont Oracle gère sa communication autour de MySQL. « Compte tenu de ces différences de méthode, je ne vois pour l'instant pas de motifs à être inquiets, » a déclaré Simon Phipps dans son mail. Quant à Oracle, ils n'ont, pour l'heure, pas répondu aux demandes de commentaires à ce sujet.

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