Pour mieux faire connaître aux développeurs les technologies ouvertes disponibles pour créer des applications web, le World Wide Web Consortium (W3C) vient de lancer un site qui rassemble les tutoriels et autres documents relatifs à la plupart des standards actuels du web, y compris ceux concernant HTML5. Le site permet également aux développeurs des standards du web eux-mêmes de mieux profiter des feedbacks des utilisateurs. « Nous avions déjà mis à la disposition des concepteurs et des développeurs ce type de matériel, mais cette fois, c'est un projet à bien plus grande échelle, en particulier en ce qui concerne la documentation », a déclaré Ian Jacobs, directeur Marketing et Communications du W3C.

Les acteurs de l'industrie Internet, comme Adobe, Facebook, Google, HP, Microsoft, Mozilla, Nokia et Opera ont contribué au projet Web Platform Docs. « La plupart se sont aussi engagés à apporter leurs contributions financières ou à offrir du temps de travail sur le long terme », a ajouté le directeur Marketing et Communications du W3C.

L'organisme veut faire de sa Web Platform Docs un guichet unique pour s'informer sur les technologies Web et les normes sous-jacentes. « Jusque-là, le W3C avait laissé la gestion d'une grande partie de la documentation sur ces normes à des tiers, notamment des sites pédagogiques, des éditeurs et des fournisseurs », a expliqué Ian Jacobs. La plateforme va permettre aux différentes parties de consolider ces efforts et de réduire la multiplication des travaux. « Souvent, les équipes qui s'occupent de la documentation sont relativement petites et elles ont du mal à suivre le rythme rapide auquel évoluent les standards », a ajouté le directeur Marketing et Communications du W3C. « Donc, ceux-là vont voir un certain avantage à ce que leurs ressources soient mieux utilisées par le W3C, un organisme par ailleurs indépendant de tout vendeur ».

Une mine d'informations

Le chat en ligne et les forums de discussion devraient faciliter un meilleur accès aux feedbacks, et un lien plus direct entre ceux qui écrivent les normes et ceux qui les utilisent : les utilisateurs pourront avoir accès à des informations sur l'étape de développement d'un standard et sa mise en oeuvre, et les développeurs de standard pourront profiter des retours de la communauté des utilisateurs pour façonner et affiner leur propre travail. « Si la communauté dispose d'un accès plus facile à un groupe de travail, elle va pouvoir émettre davantage de feedbacks et contribuer à l'amélioration des standards », a expliqué encore Ian Jacobs. Le site fournira notamment des détails sur la façon d'utiliser des technologies comme le HTML5, le CSS, les différentes balises audio, vidéo et d'animation.

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Les outils pour le traitement d'images comme la balise Canvas, le WebGL, et le SVG (Scalable Vector Graphics) sont aussi documentés. De même en ce qui concerne le stockage des données et les technologies de recherche comme les requêtes de médias, IndexedDB et l'API File. A travers les tutoriels, les développeurs pourront aussi apprendre comment déployer ces technologies afin de les rendre exécutables sur des plateformes multiples. Ils y trouveront de la syntaxe, des exemples, et avoir connaissance des dernières informations sur une technologie et son stade de développement.

Un Wikipedia des standards du web en bêta

Pour l'instant, le W3C classe le site en version alpha. Adobe, Facebook, Microsoft et d'autres ont fourni de la matière brute pour le site, et le W3C, qui supervise le projet, encourage les bénévoles à réorganiser cette matière pour l'adapter aux besoins des développeurs d'applications web. L'architecture du site est inspirée de Wikipedia, où les utilisateurs peuvent identifier les domaines qui méritent d'être améliorés et complétés, et il leur permet aussi d'y effectuer eux-mêmes des changements et d'y ajouter facilement de la matière. « Tout a bien démarré, mais ce n'est que le début. Ce n'est pas un produit fini », a déclaré Michael Champion, senior manager du département Microsoft Open Technologies de Microsoft. Celui-ci siège au comité consultatif du W3C et est membre élu du conseil consultatif du W3C. Microsoft a fait don au projet d'une documentation couvrant plus de 3 200 sujets, tirées de son propre réseau MSDN (Microsoft Developer Network Software).

Michael Champion a aussi comparé le projet à celui de Wikipedia où « toute la communauté peut contribuer ». Il fait aussi remarquer que de nombreux visiteurs ont demandé quand le contenu serait traduit dans d'autres langues, « une tâche qui conviendra particulièrement à des volontaires internationaux », a t-il estimé.

Dans l'ensemble, le manager est satisfait du projet. Surtout il apprécie de voir qu'il permet de rassembler tous les développeurs de navigateurs majeurs dans l'espace des applications Web. « Cette vaste collaboration montre que nous avons tous un engagement commun envers une plate-forme interopérable», a t-il dit.