Microsoft et HP partagent avec Nike un point commun. Outre le fait que ce sont des groupes réalisant plusieurs milliards de dollars de chiffre d'affaires, ces trois sociétés viennent d'annoncer de lourds programmes de rachat de leurs propres titres. HP prévoit ainsi de dépenser 8 Md$ pour ce type d'opération, une somme équivalente à celle qui avait déjà été débloquée en novembre 2007. Du côté de Microsoft, ce sont 40 Md$ qui seront dépensés à cette fin d'ici à 2013. Là encore, ce n'est pas une première, le géant de Redmond ayant procédé de la sorte en 2006. Enfin, en 2007, IBM faisait de même pour plus de 10 Md$. « Ces annonces illustrent la confiance en la croissance du groupe à long terme et notre engagement à reverser des capitaux à nos actionnaires », avance Microsoft pour justifier sa dépense. Le groupe indique qu'il versera, pour le trimestre en cours, un dividende en hausse de 18% à ses actionnaires. Profiter d'un marché morose pour viser une relution [[page]]Si les programmes de rachat d'actions sont en effet un instrument qu'utilisent les entreprises pour afficher leur optimisme et la confiance qu'ils ont en l'avenir, ils doivent également être regardés à l'aune du contexte économique. En l'occurrence, c'est un euphémisme d'affirmer que les marchés boursiers sont moroses, les valeurs technologiques n'échappant pas au marasme généralisé. Et les variations des cours de ces dernières tiennent davantage au marché qu'aux performances des sociétés considérées. Dans ces circonstances, un rachat d'actions est pertinent à plusieurs égards. Il peut contribuer, dans un premier temps, à relever la valeur du titre en provoquant sa raréfaction. Surtout, comme c'est le cas pour Microsoft, l'opération permet d'utiliser une partie d'une confortable trésorerie. Même si Microsoft « a versé 115 Md$ à ses actionnaires au cours des cinq dernières années par le biais d'une combinaison de rachat d'actions et de dividendes », il continue d'être assis sur un riche trésor de guerre. Plutôt que de laisser dormir cet argent, il apparaît judicieux de profiter de cours relativement faibles pour mettre la main sur ses propres titres. Cela permet de réaliser une éventuelle plus value en comptant sur une prochaine remontée des cours. Ou, là encore, de viser une relution qui profitera in fine aux actionnaires.