Au quatrième trimestre 2009, les adhérents du 3SCI (sur 350 adhérents, 100 forment le panel de référence) ont ressenti la crise plus fortement que lors des enquêtes précédentes. Le syndicat des sociétés de service et des conseils en informatique s'est créé en 1985 pour aider les PME de l'informatique à développer une activité pérenne. « La crise arrive six ou neuf mois plus tard que pour nos confrères des grandes SSII ou grands éditeurs », analyse Olivier Bouderand, secrétaire général du syndicat. 48% des sociétés du 3SCI interrogées ont observé une baisse du chiffre d'affaires au quatrième trimestre. 50% enregistrent une baisse de 5 à 10%, 31% de plus de 20%, 19% ont noté moins de 5% de baisse. La crise leur semble devoir durer au moins une année de plus. 39% disent entre 12 et 24 mois, 11% plus de 24 mois. « A partir du 3ème trimestre, les sociétés de notre taille ont littéralement 'pris une claque', alors qu'en début d'année, elles semblaient tirer leur épingle du jeu », explique le secrétaire général du 3SCI. Ce décalage n'a pas fini de faire sentir ses effets. Notamment sur les encours. 80 à 90% des TPE ou petites PME membres du syndicat ont un exercice qui se termine fin décembre, les bilans vont paraître dans les six mois à venir. C'est à partir de ces bilans que fournisseurs et banquiers décideront des encours. Donc en fonction de l'année 2009, sans tenir compte de la reprise du début 2010 s'il y a effectivement reprise. Les encours risquent de se réduire au vu des bilans 2009 dégradés Le même phénomène s'est produit début 2009. Les bilans de l'exercice 2008, arrêtés fin 2008 publiés début 2009, largement positifs, ont servi à décider des encours au deuxième trimestre 2009. Ces encours sont restés corrects alors que la situation se dégradait. Début 2010, les encours risquent de se réduire au vu des bilans 2009 dégradés, alors que la reprise sera probablement au rendez-vous. Autre décalage, les grossistes et les grands fournisseurs ont souvent évité de livrer leurs nouveaux matériels fin 2009. Ils préféraient vendre leurs stocks pour alléger les bilans, finir de les « nettoyer » après avoir réduit tous les frais de structure possible. Les petits acteurs du marché ont dû se plier ou attendre ce début 2010 afin d'être approvisionnés. De manière plus générale, la crise n'affecte pas tous les secteurs de la même manière. Le carnet de commandes par exemple a stagné pour 28% des répondants, augmenté pour 37%, diminué pour 35%. Des contrastes dus aux différences de gestion entre membres du syndicat. Il est quand même plus facile de réduire ses frais et sa structure quand on est petit, avec une vitesse de réaction plus grande. De même, une fois la crise passée, les petits seront peut-être plus profitables rapidement. Les résultats commerciaux sont la principale préoccupation [[page]] Les résultats commerciaux sont la principale préoccupation Reste « le grand sujet », l'éternelle question (crise ou pas crise) : quelles sont les relations avec les banquiers ? Pour 76% des répondants, elles sont restées bonnes, pour 9% elles se sont dégradées, 1% disent « beaucoup dégradées », 1% également « fortement dégradées ». Les encours sont restées les mêmes à 71%, ont diminué pour 19% des répondants ce qui n'est pas anodin. Les répondants se sont prononcés au deuxième semestre, là encore le décalage n'est pas enregistré, les banques se prononceront ce début d'année. Les finances n'obsèdent pas les personnes interrogées, la priorité absolue des répondants va aux résultats commerciaux. C'est très net dans les réponses. « Le problème le plus épineux » ? Pour 57% des répondants c'est « le manque de commandes et de chiffre d'affaires ». La trésorerie est à 13%. D'ailleurs, cette trésorerie est dûe pour 60% des répondants au « rallongement des délais de paiement des clients ». Encore le commercial. 20% des adhérents interrogés font remonter les difficultés de trésorerie aux encours des banques, 20% également aux encours des fournisseurs. Logiquement, la mesure la plus importante pour affronter la crise c'est : « augmenter l'activité commerciale » pour 50% des interrogés, « trouver de nouveaux débouchés » pour 34% d'entre eux. La trésorerie n'est qu'à 4%. Là encore le décalage est sensible entre l'opinion des adhérents du 3SCI et celle de leurs partenaires, banquiers par exemple. « Nous fonctionnons avec une logique de terrain, d'abord les ventes, ensuite la trésorerie. Pour nous TPE, la trésorerie c'est bien le résultat de l'action commerciale », note Olivier Bouderand.