Nathalie Kosciusko-Morizet a honoré de sa présence la deuxième édition du Forum Green IT, organisée ce mardi 26 mai par LeMondeInformatique.fr, à Paris. La secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du développement de l'Economie numérique a délivré un message simple aux responsables d'entreprises et de collectivités locales : l'écologie peut être « un moteur de transformation de la société et de l'économie » et « l'économie numérique ne peut passer à côté ». Dans un discours émaillé d'exemples concrets, NKM a rappelé que les technologies de l'information et de la communication et les démarches de développement durable ont « deux points de frottement » : la façon dont l'IT peut et doit faire en sorte de diminuer sa consommation énergétique, et la façon dont l'IT peut aider à optimiser ou à mettre en oeuvre des programmes plus 'verts'. La virtualisation, pour diviser sa consommation par deux La réduction de la consommation énergétique est un secteur « où il y a beaucoup à faire », a d'abord expliqué Nathalie Kosciusko-Morizet, citant les efforts de Dell concernant l'alimentation des moniteurs, ceux de Schneider Electric sur la consommation des datacenters, ceux de Microsoft sur l'optimisation du code des applications, ou encore ceux de Ricoh pour la rationalisation des impressions. « Ce qui est souvent la première démarche prise par les entreprises, mais avec des résultats qui sont loin d'être parfaits. » Pour la ministre, ces économies d'énergie ne sont pas des économies « à la marge », mais bel et bien stratégiques. NKM a ainsi rappelé que le groupe d'épargne retraite Agrica a « virtualisé 90% de ses serveurs en 2007, puis ses postes de travail en 2008, et a divisé sa consommation par deux ». Et si elles sont inspirées par des soucis d'économies, ces démarches n'en sont pas moins Green pour autant, a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet. La secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du développement de l'Economie numérique a aussi expliqué en quoi les TIC pouvaient être « porteurs de progrès dans d'autres secteurs », en apportant des technologies, telles que la visioconférence, permettant de réduire notre impact sur l'environnement. NKM a rappelé sa volonté de voir aboutir son projet de loi favorisant le télétravail. « J'étais jusqu'à une heure du matin hier à l'Assemblée », a-t-elle confié, avant d'expliquer que le télétravail est sous-développé en France : « Il n'est que de 7% en France, contre 13% en moyenne en Europe et 25% aux Etats-Unis. » Bien entendu, a-t-elle reconnu, le télétravail ne pourra progresser que si le haut débit et le très haut débit se développent aussi. Pour NKM, le PLM permet « d'évoluer vers l'écoconception » [[page]] Toujours dans le cadre des progrès écologiques rendus possibles par les TIC, NKM a cité les capteurs automatiques permettant d'optimiser la consommation des bâtiments. « Surtout lorsqu'on permet aux gens de visualiser en temps réel sur un écran quels sont les appareils les plus consommateurs ; dès lors, les comportements peuvent changer. » La ministre a aussi mis en avant les progiciels de PLM (Product lifecycle management, gestion du cycle de vie des produits) qui permettent « d'évoluer vers l'écoconception », c'est-à-dire « un premier pas de l'économie circulaire, où il n'y a pas destruction mais réutilisation ». Les systèmes de gestion de flux logistiques peuvent aussi contribuer à réduire l'empreinte carbone ; NKM a indiqué qu'elle irait d'ailleurs inaugurer le 3 juin prochain la chaire Microsoft-CNRS à l'Ecole polytechnique, qui porte justement sur le sujet « Optimisation et développement durable ». Enfin, citant les quelque 130 millions de formulaires manipulés par l'administration chaque année, NKM a donné l'exemple de la dématérialisation des procédures administratives, domaine où le gouvernement « essaie de progresser ». Ordi 2.0 : un programme de développement durable bénéfique aux entreprises En tout cas, pour la ministre, chacun peut, dès aujourd'hui à son niveau, prendre des décisions empreintes de « green attitude ». NKM a d'ailleurs longuement vanté les mérites de son programme Ordi 2.0 : des associations récupèrent des ordinateurs amortis dans les entreprises, pour les recycler et les revendre à bas prix à des personnes sélectionnées. A Longjumeau, où Nathalie Kosciusko-Morizet est maire, « Sanofi et Danone ont donné des ordinateurs, reconditionnés par des entreprises d'insertion, et revendues 150 euros - dont 75 € à la charge de la mairie - avec six mois de garantie, à des demandeurs d'emploi et des collégiens boursiers ». Outre que cela donne aux entreprises une solution de collecte gratuite, cela les fait aussi entrer dans une « dimension sociale [...] bonne pour leur image ». Les ateliers de la société numérique solidaire, que NKM inaugurera jeudi en commun avec Christine Boutin, ministre du Logement, complèteront ce volet social et numérique du développement durable, en donnant davantage de moyens d'accéder à Internet aux « e-exclus ».