Les auteurs du rapport "feuille de route 2020 du Floss 2020", font un certain nombre de prédictions sur le rôle du Floss (free, Libre et Open source software) en 2020 et listent 80 recommandations destinées à l'industrie. A noter que leur utilisation dans ce document du français « libre » plutôt que de l'anglais « free » lève l'ambiguïté de ce dernier qui signifie à la fois « libre » et « gratuit » dans la langue de Shalespeare. Les auteurs dépeignent une vision très rose de 2020 dans laquelle le Floss se sera généralisé et aura contribué à réduire la fracture numérique entre les riches et les pauvres. Selon eux, les réseaux sociaux reposeront sur des services de cloud ouverts et omniprésents et permettront aux personnes d'interagir non seulement avec leurs amis mais aussi avec les administrations et les entreprises. Les DSI, inquiets d'être pieds et poings liés avec certains fournisseurs, plébisciteront le Floss. Enfin, ce dernier sera au coeur des datacenters verts et d'autres modèles économiques destinés à réduire l'impact écologique. Pour atteindre ce nirvana informatique, toutefois, il faudra de l'action - et pas seulement du côté des habituels 'geeks' barbus. Les investisseurs, les législateurs, les enseignants, les électeurs et même les consommateurs auront un rôle à jouer, selon les auteurs du rapport. Ceux-ci ajoutent que les gouvernements vont devoir favoriser les standards et les services ouverts. Et ce ne serait pas qu'une question d'idéologie, mais aussi une nécessité puisque il faudra pouvoir échanger facilement les informations entre différents services et différents systèmes. Cette évolution requirt aussi un contexte légal stable et neutre dans lequel on pourra établir et imposer une définition claire des standards et services ouverts. Des cadres légaux plus clairs pourraient aussi éviter la prolifération des licences logicielles. Et si le 'cloud' ramenait l'ère des bon vieux monopoles [[page]]Le rapport explique que les investisseurs, publics ou privés, vont devoir financer la recherche pour le développement de technologies Floss stratégiques. Et les gouvernements et les entreprises, eux, devront mettre en place des formations universitaires et professionnelles pour enseigner les Floss à une nouvelle génération de développeurs. Le manque de reconnaissance des compétences fait partie des obstacles au déploiement de l'Open source. Il y a des risques néanmoins à de telles démarches, préviennent les auteurs, qui incluent des experts venus d'Allemagne, de Belgique, du Brésil, du Canada, d'Espagne, des Etats-Unis et d'Inde, bien que la majorité soient français. Ainsi, l'utilisation de la capacité du cloud computing à l'échelle requise par certains systèmes gouvernementaux reviendra à se fier à un tout petit groupe de fournisseurs de puissance informatique. Les auteurs avertissent : cela pourrait signer le retour de l'ère des grands monopoles sur certains marchés, avec à la clé des pays entiers rançonnés par leurs fournisseurs de services. Sans oublier que les entreprises qui ne pourront pas payer le prix pour de tels services haut de gamme seraient abandonnés à des systèmes bas de gamme, peu fiables et peu sécurisés. Le cloud computing et les services Web soulèvent encore d'autres questions, toujours selon les auteurs du rapport, parmi lesquels on trouve des employés d'Alcatel-Lucent, de Google et de Sun Microsystems. En camouflant le logiciel et n'en montrant que l'interface, ces infrastructures limiteront la capacité à voir le code source des applications exécutées. Un état de fait qui ferait perdre tout intérêt à certaines licences Floss et encore davantage à leur renforcement éventuel. Cela pourrait aussi étouffer l'innovation si les programmeurs Open source d'aujourd'hui en étaient réduit à assembler les futurs services Web à travers des APIs (Application programming interfaces) limitées.