Après avoir annoncé un accord de licence avec ARM en octobre 2012, AMD vient de dévoiler sa famille Opteron A1100 au dernier Open Compute Summit à San José. Il s'agit d'un CPU pour serveurs haute densité reposant sur le jeu d'instructions ARMv8 64 bits du designer britannique. Dotés de quatre ou huit coeurs Cortex-A57, épaulés par 4 Mo de cache niveau 2 et 8 Mo en niveau 3, ces processeurs, connus sous le nom de code Seattle, sont gravés en 28 nm. Ils supportent jusqu'à 128 Go de mémoire EEC (DDR3 ou DDR4) avec une bande passante maximale de 1 866 MT/second (megatransfers per second).

Promoteur de l'architecture x86 avec Intel depuis les années 80, AMD a décidé de changer son fusil d'épaule pour miser sur la montée en puissance de la plate-forme ARM sur le marché des serveurs haute densité. L'arrivée de puces AMD reposant sur l'architecture ARMv8 64 bits - déjà employée par Apple sur ses puces A7 pour terminaux mobiles, va permettre aux principaux constructeurs de concevoir des serveurs basse consommation mais sans compromis sur les performances. AMD annonce en effet une carte mère avec 8 bus PCI-Express Gen 3, des ports ATA 3 et deux interfaces10 Gigabit Ethernet. Et n'oublions pas le support de la technologie ARM TrustZone pour plus de sécurité et la compression et le chiffrage hardware des données avec les co-processeurs de la puce A1100.

Accompagner la prochaine révolution dans les datacenters

« Les besoins des datacenters sont en train de changer. L'approche une seule taille pour répondre à tous les besoins a trouvé ses limites et a abouti des solutions toujours plus couteuses », a déclaré Suresh Gopalakrishnan, vice-président et directeur général de l'activité serveur chez AMD. « Le nouveau processeur AMD Opteron Série A sur base ARM bénéficie de l'expérience et du portefeuille technologique d'un fabricant de processeurs pour serveur établi, et l'écosystème ARM est le complément idéal de nos processeurs x86 Opteron pour serveurs ».

Mais pour assurer la réussite de sa plate-forme Opteron A1100, AMD va devoir collaborer avec les principaux éditeurs du marché pour mettre en place un écosystème 64 bits robuste : des émulateurs et des compilateurs ARMv8, des hyperviseurs, des systèmes d'exploitation (sur base Linux principalement) et des logiciels, afin de répondre aux charges de travail clefs dans les environnements web et dans les datacenters. La plate-forme de développement Opteron Série A est soutenue par un certains nombre d'acteurs fournissant déjà un système de boot à la norme UEFI pour la carte mère, une distribution Linux basée sur le projet Fedora (avec un petit soutien de Red Hat donc). Si des constructeurs comme Dell ou HP s'intéressent depuis plusieurs années à la plate-forme ARM, AMD doit encore montrer qu'il peut relancer le marché des serveurs avec sa famille Opteron A1100 en face de laquelle Intel positionne ses processeurs Atom Avoton, gravés en 22 nm.

 


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