Oracle vient de mettre à jour son système d'exploitation Solaris. L'éditeur a notamment ajouté plusieurs fonctionnalités qui rendraient l'OS plus apte à faire du déploiement dans le cloud. Mais  son système Unix profiterait aussi d'une meilleure intégration avec les autres produits Oracle, comme l'a annoncé l'entreprise.

« Nous avons pris en compte certains besoins exprimés par nos clients et leurs difficultés à effectuer des déploiements dans des clouds privés ou publics, » a déclaré Charlie Boyle, directeur senior du marketing produit. «  Cette version permet de prendre en charge des tâches complexes en infrastructure cloud, et d'exécuter n'importe quelle application Solaris en environnement cloud. » Comme l'a fait remarquer Markus Flierl, vice-président du développement logiciel chez Oracle, « les déploiements dans le cloud exigent des niveaux d'automatisation et de rationalisation beaucoup plus avancés que ceux d'un environnement informatique standard. » Une entreprise peut utiliser des centaines de serveurs Solaris. Mais quand elle déplace ses applications vers une infrastructure cloud, elle peut les faire tourner sur des milliers d'instances virtuelles Solaris.

Des partitions baptisées Zones

Solaris est une implémentation d'Unix initialement développée par Sun Microsystems, une entreprise acquise par Oracle l'année dernière. Moins connue pour ses solutions logicielles pour le cloud, Oracle a axé sa promotion de Solaris en le présentant comme un système d'exploitation convivial pour le cloud. Dans l'architecture d'Oracle, les utilisateurs peuvent configurer différentes partitions, appelées Zones, dans une implémentation Solaris. Ce mode de fonctionnement devrait permettre de traiter différentes charges de travail simultanément, chacune dans leur propre environnement, sur une seule machine. Selon la documentation marketing d'Oracle, Solaris Zones demande 15 fois moins de ressources qu'une implémentation VMware. L'éditeur fait également valoir que ces Zones n'auraient pas de limitations artificielles en terme de ressources mémoire, réseau, CPU ou stockage.

Selon le VP du développement logiciel d'Oracle, « de nombreuses fonctionnalités ont été conçues pour faciliter l'administration d'infrastructures cloud. Parmi elles, une fonctionnalité, appelée Fast Reboot, va permettre de redémarrer le système en passant les habituels contrôles matériels. Selon Oracle, cette fonction pourrait réduire le temps de démarrage du système de deux fois et demi. Cela peut s'avérer très utile pour un administrateur, lors de l'application de patchs ou de mises à jour logicielles, pour redémarrer plus rapidement des milliers VM Solaris. « Cette fonction permet de mettre à niveau la totalité de l'environnement en toute sécurité, » a déclaré Markus Flierl. Solaris s'enrichit également d'un nouveau logiciel de gestion système, appelé Image Packaging System, qui garde la trace des dépendances, des bibliothèques et autres logiciels dont le programme a besoin pour fonctionner. L'Image Packaging System conserve tous ces groupes logiciels dans une image système à jour, y compris celles en environnement virtuel.

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Parmi les autres fonctionnalités de Solaris pour le cloud computing, on trouve de nouveaux contrôles administrateur pour verrouiller les paramètres dans les Zones individuelles. Les modifications que les utilisateurs ont la possibilité d'effectuer au niveau du fichier système ou des paramètres réseaux, peuvent être limitées. De même, l'administrateur peut également fixer la quantité de bande passante disponible pour chaque Zone. Enfin, cette version de l'OS est aussi la première qui permet aux utilisateurs de virtualiser les ressources réseaux, ce qui signifie que, avec des cartes réseaux compatibles, il est possible de diriger le trafic vers d'autres machines virtuelles, sans solliciter le CPU du serveur lui-même.

En plus de ces ajouts pour rendre Solaris plus adapté au cloud computing, Oracle a également restructuré certains de ses produits afin qu'ils puissent mieux travailler avec son OS. En particulier Database 11g, Fusion Middleware 11g et le pack logiciel d'administration Enterprise Manager Ops Center. « La possibilité pour une entreprise de contrôler une pile logicielle complète lui permet de prendre des décisions holistiques , par exemple savoir quelle partie de la pile il vaut mieux ajuster pour obtenir des gains de performance, » a déclaré Markus Flierl.

Solaris 11 est conforme aux spécifications de l'Open Group pour les implémentations Unix, et supporte donc tout programme écrit pour des versions antérieures de Solaris, jusqu'à la version 6. Oracle répond aussi à son programme Oracle Solaris Binary Application Program, lequel certifie plus de 11 000 applications en mesure de tourner sur Solaris 6.

Solaris 11 tourne à la fois sur processeurs x86 et sur les puces Sparc d'Oracle.