Lors d'un webcast avec Larry Ellison et Mark Hurd, Oracle devrait en dire un peu plus sur comment il compte s'imposer sur le marché du PaaS. La première annonce a déjà eu lieu lors de la conférence OpenWorld en octobre dernier avec Public Cloud de l'éditeur. Cette offre englobe les applications en mode SaaS ainsi que des fonctionnalités PaaS, comme Java et Database Cloud Service. Idem pour la disponibilité de Fusion HCM et de la solution CRM sur le cloud public, mais les composants PaaS sont restés en mode « bêta ». Les deux dirigeants pourraient bientôt annoncer la disponibilité globale de ces services.

La porte-parole de la firme de Redwood, Deborah Hellinger, a refusé de fournir plus de détails sur les annonces prévues lors du webcast, qui comprendra aussi des discussions sur « les changements dans le support d'Oracle. » De nombreux détails sur les services de PaaS ont néanmoins déjà été mis à la disposition sur le site web de la société, ce qui signifie que l'intérêt du webcast se focalisera sur des points comme la stratégie, les prix et les dates de commercialisation.

Un lancement sur des datacenters américains au départ


Java Cloud Service apporte aux développeurs la possibilité de créer des applications sur JEE en utilisant des standards comme JSP, JSF, JPA et JAX-WS. Il est également possible d'utiliser des frameworks Java tiers tels que Hibernate et Spring. En complément, une grande variété d'IDE est prise en charge. De son côté, Database Cloud Service utilise la version 11g R2 de la base de données en fournissant de la haute disponibilité et le chiffrement des informations. On peut accéder à ce service « directement depuis le cloud » par l'intermédiaire d'Application Express, grâce à des applications créées par Java Cloud Service, utilisant JDBC. L'accès peut se faire aussi par toutes autres plateformes de développement qui supporte le service web REST (Representational State Transfer), souligne Oracle.

L'offre Public Cloud d'Oracle va s'appuyer sur les appliances Exadata et Exalogic, combinant logiciel et hardware. Cette approche diffère des autres plateformes de cloud qui ont tendance à recourir à des grandes fermes de serveurs standards. Larry Ellison et Mark Hurd vanteront aussi certainement la gestion et la sécurité des systèmes par rapport à la concurrence.

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Les abonnements devraient être lancés au niveau mondial, mais le service sera hébergé dans un premier temps sur des datacenters aux Etats-Unis. Oracle ajoutera des centres de calcul en Europe et en Asie-Pacifique, selon la demande.

Les analystes attentistes sur l'offre d'Oracle


Perry Geva, conseiller pour des fournisseurs de cloud explique que « Oracle dispose de la technologie nécessaire pour construire un système crédible de PaaS de niveau entreprise, mais le succès dépendra de sa capacité à gagner le coeur et les esprits des développeurs ». A cette fin, la firme de Redwood pourrait faire des acquisitions dans le PaaS pour gagner des bases utilisateurs, précise le consultant. Oracle suivrait ainsi les traces de Salesforce.com , qui a démarré sa plateforme Force.com, mais a racheté un fournisseur de PaaS, Heroku, spécialisé dans le framework Ruby. Dans les cibles évoquées, le consultant cite CloudBees et CumuLogic.

Oracle arrive sur un marché déjà occupé par des concurrents importants, comme Azure de Microsoft, Cloud Foundry de VMware et Amazon Web Services. Mais il y a de la place pour plusieurs joueurs dans le marché du PaaS car le « point de basculement » n'arrivera pas avant 2016, lorsque plus de la moitié de toutes les dépenses sur les applications se fera dans le cloud, estime Ray Wang, directeur général de Constellation Research. Il prévoit que les dépenses globales sur les services de cloud public passeront de 28,2 milliards de dollars en 2011 à 80,1 milliards de dollars en 2016, montants qui vont de l'infrastructure aux applications. « il est nécessaire pour Oracle d'avoir un tarif concurrentiel et son point de référence doit être Azure ».

Pour John Rymer, vice-président et analyste principal de Forrester Research « à regarder leur travail, il n'y a rien de révolutionnaire. Il s'agit d'une offre crédible, mais j'ai du mal à voir les revenus que cela va générer ». Il ajoute que le rôle principal de Public Cloud d'Oracle est de fournir la livraison et le support des applications Java en mode SaaS et notamment les siennes. « Quoi qu'il fasse dans le PaaS, cela sera pour la personnalisation des offres SaaS », explique l'analyste. Il ne s'attend donc pas à ce que la société fasse un effort particulier sur les coûts par rapport à Azure.