Décidément, Atos Origin est très convoité. Au cours de ces derniers mois, l'avenir de la société de services franco-hollandaise a fait l'objet de plusieurs spéculations : vente, adossement à un autre acteur du marché ou même démantèlement complet. Aujourd'hui, la société française de capital investissement PAI Partners, connue sur le marché européen des services informatiques, met la main sur 17,9% du capital d'Atos, à la suite d'achat de titres sur le marché. PAI devient ainsi le plus gros actionnaire de la SSII, bousculant au passage le fragile équilibre auquel Atos était parvenu. Fin mai, la SSII avait en effet trouvé un accord avec les fonds Centaurus Capital et Pardus Capital (qui contrôlent ensemble plus de 23% du capital de la société), au terme d'un conflit ouvert qui avait duré plusieurs mois. Centaurus et Pardus exigeaient notamment le renouvellement du conseil de surveillance, ainsi que le départ de Didier Cherpitel. Ils avaient obtenu gain de cause dans les deux cas. Le sort de la SSII à nouveau incertain Avec l'arrivée surprise de PAI Partners, la composition du conseil de surveillance mis en place début juin est donc remise en question. Plus inquiétant, c'est l'indépendance même de la SSII qui est à nouveau ébranlée. Le conseil passe de 9 à 11 membres, en comptant ceux de PAI. Depuis ce matin, tous les regards se tournent donc avec attention vers ce nouvel actionnaire, car tout dépend du camp qu'il choisira. «Tout est possible. Si les deux membres de PAI rejoignent la stratégie du management, ils seront majoritaires (soit six membres sur onze) pour bloquer la vente prévue de la SSII. A l'inverse, si ils décident de s'allier aux autres fonds, la vente pourra se faire », détaille un analyste financier d'une grande banque. Atos reste très fragilisée puisque son capital est détenu à 41% par ses trois principaux actionnaires. L'avenir dira si PAI tiendra sa promesse de « réaliser des investissements à long terme. »