Sous le nom de Piston Enterprise OS, ou « PentOS », la start-up Piston Cloud Computing, créée l'an dernier à San Francisco, vient de livrer le premier système d'exploitation pour cloud privé basé sur le framework IaaS (infrastructure as a service) Open Source OpenStack. Ce dernier a été originellement conçu par un groupe de chercheurs de la NASA parmi lesquels se trouvait Josh McKenty, le fondateur de Piston Cloud Computing.

Avec PentOS, Josh McKenty veut apporter aux clients un cloud privé qu'ils pourront vraiment utiliser. L'objectif est d'offrir aux responsables IT chargés de superviser le réseau une option alternative apportant sécurité, fiabilité et facilité d'utilisation. PentOS peut s'installer en moins de dix minutes, indique la start-up dans son communiqué de lancement. Il dispose de mises à jour de sécurité par abonnement et d'un support de niveau entreprise 24 x 7. Il repose sur une distribution Linux personnalisée. Son prix démarre à 3 500 dollars par serveur.

L'architecture « Null-Tier » développée par Piston Cloud Computing combine le stockage, le traitement et le réseau sur chaque noeud pour offrir une capacité d'évolution avec, estime la start-up « une efficacité sans précédent ». PentOS est par ailleurs la première mise en oeuvre de CloudAudit, un standard de sécurité pour le cloud et les environnements virtualisés. Le système d'exploitation est indépendant de l'environnement matériel. Son éditeur rappelle qu'OpenStack est le projet Open Source qui croît le plus vite avec plus de 2 320 contributeurs et 147 entreprises qui y participent, parmi lesquelles Rackspace, la NASA, Citrix, Intel, Cisco, AT&T, Arista Networks, Microsoft et Dell. Lui-même entend jouer un rôle clé en favorisant son développement.

Une offre qui trouve son origine dans Nebula

L'origine de la société en dit beaucoup sur ce qu'elle compte faire avec son OS, mettent en avant nos confrères de Network World. Ce qui a motivé le développement de PentOS trouve son origine dans le travail accompli par Josh McKenty avec la plateforme Nebula Cloud Computing de la NASA. C'est dans ce cadre qu'il a oeuvré comme architecte technique sur les composants originels d'OpenStack. Après avoir hésité à prendre ce poste à la NASA -eu égard à son esprit d'entreprise et aux limites connues des budgets fédéraux- il a rejoint un groupe de chercheurs qui a été capable d'apporter une innovation d'avant-garde dans un cadre improbable. Il considère que son équipe fonctionnait alors de façon assez surprenante comme une start-up au sein de cette structure fédérale, à un moment où c'était possible. « Il y avait beaucoup d'optimisme sur le rôle que le gouvernement pouvait jouer dans l'innovation technologique ».


L'équipe de Piston Cloud Computing (sur le fauteuil, le fondateur Josh McKenty) - Crédit photo : Piston. Cliquer ici pour agrandir l'image.
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Mais cela ne pouvait guère aller au-delà. Sous l'égide fédérale, les budgets étaient fixés longtemps à l'avance et il y avait peu de flexibilité. « Je ne croyais pas qu'OpenStack offrirait la chance de réinventer. Je voulais faire quelque chose que chacun pouvait utiliser. Le plus grand défi que j'ai eu sur Nebula à la Nasa a été qu'une fois que nous l'avons annoncé et commencé à l'utiliser, nous avons eu des demandes de chaque agence fédérale, de gouvernements étrangers, ainsi que d'états et d'agences locales et nous n'étions pas autorisés, nous n'avions pas de mandat pour leur fournir un service. Ils voulaient tous ce cloud. Ils voulaient tous ce qui est devenu OpenStack. »

Selon Josh McKenty, cette demande serait la même, si ce n'est plus élevée, sur d'autres marchés. Donc quand Rackspace a acquis l'équipe de chercheurs de Nebula, il a dû faire un choix : continuer à travailler sur une infrastructure sur laquelle de nombreuses sociétés pourraient un jour poser leurs fondations. Ou bien bifurquer et fournir des produits qui aideraient ces sociétés à le faire. Il a opté pour la deuxième option, tenté par les opportunités et le potentiel qu'il y discernait.

« J'ai vraiment apprécié l'équipe de Rackspace », a confié Josh McKenty. « Ils ont fait un beau travail en bâtissant une communauté autour de ce projet. Mais il ne s'agit pas d'un fournisseur de produits. Ce n'est pas dans leur ADN et je pensais vraiment qu'il y avait des choses importantes qui devaient être faites avec OpenStack qui ne pouvaient pas avoir lieu en dehors d'une start-up. C'est ce qui a conduit au lancement de Piston Cloud. »

La clé du succès résidera dans le niveau de support fourni

Il reste à voir si la réalité du marché du cloud privé rejoindra les attentes de Josh McKenty pour PentOS. Pour Jay Lyman, analyste senior couvrant les logiciels d'entreprise pour le cabinet 451 Research, il y a une demande pour des outils alternatifs de gestion des clouds privés et des outils IaaS sont apparus pour y répondre. Il y a selon lui de l'intérêt pour des options comme OpenStack.

La clé du succès pour PentOS résidera dans le niveau de support que l'éditeur fournira pour son logiciel Open Source. « Cela correspond à ce que les entreprises ont l'air de vouloir, diversité, variété de choix, avec un fournisseur crédible et un support technique de haut niveau tel que le requièrent les entreprises », poursuit Jay Lyman. « Je pense que PentOS correspond assez bien à ce type de demande qui se présente, disons, comme le meilleur de deux mondes ».