Cdiscount, le leader français de l'e-commerce se lance à l'international. Malgré ses sept millions de produits référencés et les 6000 vendeurs qui occupent sa market place, la filiale du groupe Casino, doit aller chercher en permanence des relais de croissance. « Nous avons monétisé le trafic, mis en place une market place et une régie publicitaire, nous devions aller à l'international », explique Romain Broussard, directeur infrastructure et production du site. Il est venu détailler comment il mène l'internationalisation en s'appuyant sur un PaaS aux TechDays de Microsoft qui se tenaient du 10 au 12 février à Paris.

En outre, cette démarche s'inscrivait directement dans la stratégie groupe qui avait déjà une filiale e-commerce au Brésil, elle aussi leader sur son marché. Cette filiale a été fusionnée avec Cdiscount en juin 2014 pour créer Cnova, le fer de lance de l'activité e-commerce du groupe à l'international.

Reste que déployer une nouvelle architecture dans une telle entreprise et un tel contexte n'est pas une mince affaire. « La DSI devait accompagner le business avec un time-to-market hallucinant », lâche Romain Broussard. L'internationalisation de Cdiscount doit en effet se faire sur neuf pays en un an. Elle porte en outre sur des marchés complètement disparates. « Notre culture étant très orientée sur le fait maison, nous avons nos propres datacenter », précise Romain Broussard.
Pour des raisons de performance, le groupe ne pouvait toutefois pas déployer ses services à l'international depuis ses propres infrastructures. En ouvrir de nouvelles dans les temps impartis n'était, en outre, tout bonnement pas possible. « Nous nous sommes donc tournés vers le PaaS », confit le directeur de l'infrastructure et de la production.

Google et Amazon recalés

Il fallait alors à Cdiscount un opérateur capable de répondre à ses requêtes sur les différentes implantation géographiques visées.[[page]] Des phases de test ont alors été lancées avec les trois principaux acteurs du marché, Amazon, Google et Microsoft. Étant son premier concurrent sur le e-commerce, le premier a rapidement été mis de coté. Ensuite, Google n'a pas su répondre aux attentes de Cdiscount, tant sur l'offre de services, que la performance et la stabilité. La sécurité n'était également pas jugée suffisante.
Romain Broussard s'explique : « Nous avions choisi un hébergement à Dublin mais les données transitaient quand même par les États-Unis ». C'est donc logiquement vers le PaaS d'Azure de Microsoft que Cdiscount s'est tourné.

Romain Broussard détaille un peu plus la démarche : « La décision de partir à l'international sur un délai court s'est prise très rapidement ». Cdiscount avait, en premier lieu, besoin de IaaS pour adapter sa plateforme. C'est ensuite par opportunité que le groupe s'est approprié les capacités du PaaS. « Nous pouvions utiliser des services complémentaires indépendamment », justifie Romain Brossard. Il évoque notamment les outils de test de montée de charge. « Avec les offres packagées , nous avions juste à mettre en place les scénarios et les machines s'occupaient de tout. Il n'était pas nécessaire de programmer des centaines d'injecteurs pour simuler les montées en charge ».

Réinternaliser pour mieux maitriser les coûts

Pour le déploiement, les équipes de Microsoft accompagnent Cdiscount de bout en bout. Le projet est directement piloté depuis l'Europe à travers les différents datacenters de la firme de Redmond répartis dans le monde. « Nous nous sommes vraiment appropriés le PaaS », commente le directeur des infrastructure et de la production.
Toutefois, Cdiscount mise plus largement sur l'hybride. Romain Broussard déclare : « Autant, le PaaS nous permet de répondre aux impératifs de déploiement très courts voulus par la direction marketing, autant des infrastructures on premise rassurent les DAF quant à la maîtrise des coûts.
D'une manière générale, les services cloud vont être plus onéreux sur la longueur mais apportent plus d'agilité et d'innovation ». Ainsi, il n'exclut pas de réinternalisé une partie de ses infrastructures et précise que c'est même une pratique courante. « Nous avons dû déployer neuf pays dans l'urgence avec le PaaS mais pour une meilleur maîtrise des coûts, nous allons peut être reconstruire des clouds privés dans les années à venir », conclut Romain Brossard.