En février dernier, sa filiale, Google Energy, avait reçu l'approbation de la US Federal Energy Regulatory Commission (FERC) pour acheter et vendre de l'électricité sur le marché de gros, provoquant quelques spéculations et laissant même entendre que Google aurait l'intention d'entrer dans le secteur de l'énergie. « Nous ne voulons pas devenir opérateur d'électricité, que Dieu nous protège d'un autre Enron, »a déclaré Bill Weihl, tsar de l'énergie verte chez le géant du web, au cours d'une interview donnée pendant la conférence GreenNet de San Francisco. « Ce que nous voulons, c'est une souplesse suffisante pour gérer nos contrats d'énergie, en particulier nous souhaitons être en mesure de signer des contrats utiles pour les producteurs d'énergie et avoir plus de choix en matière de sources renouvelables. »

A titre d'exemple sur la façon dont Google pouvait utiliser son statut FERC pour soutenir le développement de projets d'énergie propre, Bill Weihl a expliqué que l'entreprise signait généralement avec les fournisseurs d'énergie du service public des contrats d'approvisionnement de plusieurs années, afin notamment de prévoir ses besoins en électricité. «Si un producteur veut construire un parc éolien au coin de la rue, nous serions ravi d'acheter de l'électricité provenant de sa ferme à vent. Mais pour le faire d'une manière utile pour lui, nous avons besoin de signer un accord d'achat d'électricité, pour, disons 10 ou 20 ans, ce qui lui permet d'obtenir des taux de financement intéressant et libère des capitaux pour un autre projet, » a t-il déclaré.

Illustration : crédits D.R.

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Si Google est liée à une entreprise de services publics, elle ne peut plus signer de contrat de fourniture d'électricité avec le parc éolien, « sauf à vouloir perdre de l'argent. » « Ce que l'autorisation de la FERC nous permet de faire, c'est de revendre cette production d'énergie éolienne jusqu'au jour où nous pourrons l'utiliser pour nos propres besoins, » a déclaré Bill Weihl. « C'est fondamentalement le genre de chose que nous voulons faire. » En d'autres termes, la compagnie de Mountain View peut acheter et vendre de l'énergie, mais comme une manière d'augmenter son ratio d'approvisionnement en énergies renouvelables, plutôt que comme une entreprise en soi.

Google, l'un des plus grands opérateurs mondiaux de datacenters, est toujours à la recherche de moyens pour réduire ses coûts et l'empreinte environnementale de ses opérations. La société s'est en effet engagée à une activité à zéro carbone en combinant plusieurs facteurs : accroître son efficacité, augmenter son utilisation d'énergies renouvelables et jouer sur les crédits carbone. Greenpeace a fait l'éloge de Google pour sa défense de l'environnement et pour son outil PowerMeter, qui aide les consommateurs à réduire leur consommation d'énergie. Mais elle a aussi reproché à la société de ne pas avoir fixé d'objectifs en matière de réduction de CO2 et de ne pas divulguer de chiffres à ce propos. Au palmarès Cool IT de Greenpeace qui classe les entreprises informatiques en fonction de leur impact sur l'environnement, Google arrive en sixième position sur 15.