L'utilisation d'Office 365 dans les écoles préoccupent certains cantons suisses. Les écoles ont toujours plus recours à l'ordinateur pour leur programme d'enseignement. Les exercices pour lesquels les élèves doivent se connecter depuis la maison et télécharger un document, ou charger leurs devoirs se multiplient. Le logiciel en mode cloud Office 365, de Microsoft, destiné aux classes, domine ce marché. Selon un article du quotidien suisse Tages Anzeiger, la firme de Redmond est aujourd'hui pointée du doigt par les préposés à la protection des données des cantons de Lucerne et Soleure. Zurich et d'autres cantons sont également en train d'étudier cette question.

Le problème principal serait que les serveurs de ce cloud se trouvent à l'étranger, et qu'ils sont donc soumis à d'autres lois. Mais surtout, que les fournisseurs de programmes basés sur des cloud aient accès aux informations personnelles, comme le nom et l'adresse de l'écolier. « La possibilité existe que les données des écoliers soient utilisées pour d'autres buts », souligne la préposée soleuroise à la protection des donnée, Judith Petermann Büttler. « Aujourd'hui, il est impossible pour chaque école de conclure un contrat avec un fournisseur cloud et de s'assurer ainsi que les données soient sécurisées. » Son collègue zurichois renchérit: « Les écoles pourraient perdre le contrôle sur leurs données, celles-ci pourraient être perdues ou récupérées par d'autres », note Bruno Baeriswyl.

Les enfants sont de futures cibles commerciales

Depuis longtemps, les écoles sont un terrain intéressant pour les entreprises, car elles accueillent de futurs clients potentiels. Microsoft réfute les accusations à l'encontre de son logiciel Office 365. « Nous remplissons des standards de sécurité mondiaux et respectons les lois sur la vie privée, notamment la loi européenne, explique Barbara Josef, porte-parole de Microsoft Suisse. Microsoft n'utilise aucune donnée d'utilisateurs pour d'autres buts, comme la publicité. » Selon elle, ce sont aux écoles de créer les log-ins pour leurs élèves, ce qu'elles pourraient effectuer de manière anonymisée.

Hanspeter Thür, préposé fédéral à la protection des données demande maintenant de la conférence des directeurs cantonaux de l'éducation d'agir. « Si toutes les écoles renoncent à utiliser des log-ins personnalisés pour les données de chaque élève, les fournisseur de softwares seront forcés de revoir leur copie. » De son côté, Educa.ch, le serveur suisse de l'éducation, travaille à un nouveau contrat-cadre avec Microsoft, mandaté par les écoles publics. Il s'agit avant tout d'obtenir des rabais de quantité, mais la question de la protection des données est également abordée. Un tel contrat est par ailleurs aussi en discussion avec Adobe.


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