Salesforce.com fait passer de 300 à 2 700 dollars HT le coût de ses évaluations de sécurité pour les applications payantes de sa boutique AppExchange. Selon le fournisseur de service, cette hausse élevée va lui permettre de faire ses évaluations plus rapidement. « Chez Salesforce.com, la confiance est notre principale valeur », a pointé la semaine dernière le vice-président senior de Salesforce.com, Ron Huddleston, dans un blog officiel. « Les normes élevées que nous nous sommes fixé et auxquelles nos clients attendent que nous nous conformions absolument, doivent aussi s'appliquer à notre écosystème grandissant de partenaires et impliquent un examen de sécurité de niveau entreprise pour toutes les applications AppExchange ».

« À compter du 1er septembre, la hausse sera répercutée à toutes les nouvelles applications payantes », a indiqué Ron Huddleston. « L'inscription d'une application sur la plate-forme AppExchange coûtera toujours 150 dollars HT par an et les applications gratuites ne seront pas affectées par le changement de tarif », a-t-il ajouté. Les frais pour les applications déjà en attente resteront fixés à 300 dollars HT. Par ailleurs, tous les revenus résultant du changement de prix seront réinvestis dans le processus d'évaluation.

Réduire le temps d'attente pour les partenaires

Selon le vice-président senior, le nombre d'applications soumises pour analyse a augmenté de façon exponentielle. « Ces modifications vont nous permettre de consacrer plus de ressources pour effectuer les analyses de sécurité, de réduire considérablement les temps d'attente pour les partenaires qui soumettent des applications, mais aussi d'offrir à nos clients les conditions de sécurité et la confiance qu'ils attendent ».

De plus, le fournisseur veut sensibiliser davantage les partenaires « sur l'importance de la sécurité et de la confiance, notamment en faire la promotion active sur la totalité du processus de conception technique, et les inciter à fournir plus de support opérationnel pour éviter les retards inutiles pendant l'examen de sécurité », a-t-il ajouté. Outre les frais d'analyse, Salesforce.com touche également une commission de 15 ou 25 % sur le revenu net que les développeurs tirent de leurs applications, en fonction du modèle de leur choix.

Déception des développeurs

Le message de Ron Huddleston a rapidement suscité de nombreuses réactions de la part de personnes se présentant comme développeurs Salesforce.com. « Je suis développeur. Je suis sur le point d'envoyer une application pour analyse et je dois dire que je suis un peu déçu », écrit l'un. « Je crains que ces coûts initiaux éloignent un grand nombre de personnes de talents. C'est peut-être une réaction impulsive, mais la nouvelle est difficile à accepter ».

Un autre utilisateur juge un certain niveau d'augmentation logique, car « elle peut servir de filtre ». « On aurait pu multiplier par 2 ou 3 les frais pour les applications 100 % natives et par 9 ceux des applications hybrides et celles qui se connectent aux systèmes non-Salesforce », propose un autre. Cependant, le coût d'un examen de sécurité « devrait être en rapport avec le travail », ajoute-t-il. « D'après ce que je peux voir dans les logs, l'examen de sécurité réalisé sur notre plus récente application native a pris environ 3 heures ».

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« Salesforce.com affectera « chaque centime » provenant de l'augmentation des frais à des ressources pour les tests de sécurité », a répondu Ron Huddleston. « L'augmentation ne vise pas à générer plus de revenus. Elle va permettre d'offrir un meilleur service. Un point c'est tout ». La hausse de prix ne semble pas être si « terrible que cela », dans la mesure où « les 300 dollars ne couvrent même pas le coût réel d'un examen de sécurité », a estimé l'analyste et CEO de Constellation Research, Ray Wang. Au contraire, « c'est presque un prix d'appel.

Salesforce.com augmentera le nombre d'applications dans sa boutique

En contrepartie, Salesforce.com s'engage à augmenter le volume d'applications dans la boutique », a-t-il ajouté. « Il y a deux façons de gérer un écosystème », a ajouté l'analyste. « La première, ouvrir autant que possible, inviter tout le monde, laisser le tri se faire de lui-même, et regarder quelles applications se positionnent en tête. La deuxième, s'en tenir à des partenariats très ciblés et exclusifs et définir un processus de certification beaucoup plus rigide », a expliqué Ray Wang. « Les deux approches dépendent de son objectif ». Mais, « à un certain point, ceux qui choisissent l'approche exclusive se rendent compte qu'ils peuvent gagner à être plus ouverts, et ceux qui optent pour une stratégie ouverte peuvent trouver ensuite des avantages à être plus sélectifs », a-t-il ajouté.

Vendredi dernier, le site AppExchange comptabilisait 1 878 applications, dont 56 % payantes et 44 % gratuites. Sur ce total, 41 % sont classées dans la catégorie ventes, 22 % dans la catégorie IT et administration, le reste étant réparties entre les catégories finance, marketing et collaboration. Les partenaires qui veulent créer des applications pour l'AppExchange ont accès aux API pour connecter leurs produits avec ceux de Salesforce.com, dans les domaines de la gestion de la relation client et autres.