Quelque trois mois après avoir finalisé l'acquisition de Business Objects, SAP a été amené à prendre quelques difficiles décisions, en particulier sur les recouvrements applicatifs induits par le rapprochement des deux catalogues de solutions décisionnelles. C'est principalement sur les solutions de gestion de la performance que le nouveau portefeuille applicatif est le plus fourni, en raison des nombreux rachats effectués dans ce domaine, tant par SAP que par BO : Pilot Software et OutlookSoft pour l'un, ALG, SRC et Cartesis pour l'autre. L'offre Outlooksoft continuera d'être développée « Evidemment, certains arbitrages ont été délicats dans la mesure où chacun des produits a ses mérites, une base installée de clients, ainsi qu'une équipe qui le défend passionnément, a confié à nos confrères d'IDG News Service John Schwarz, ancien PDG de BO, désormais responsable des offres décisionnelles de SAP. Comme vous pouvez l'imaginer, les débats ont donc été plutôt animés. » Avant toute chose, SAP indique qu'il supportera pendant au moins trois ans les produits dont il ne poursuivra pas le développement. Cela signifie que leurs utilisateurs recevront les correctifs nécessaires et bénéficieront d'un support limité. En revanche, ils ne doivent pas s'attendre à voir les fonctionnalités des logiciels enrichies. Dans le domaine de la planification, SAP a décidé de poursuivre le développement de l'offre OutlookSoft, devenu SAP Business Planning and Consolidation (SAP-BPC). Les clients de l'offre BO héritée du rachat de SRC devraient donc être encouragés à migrer vers SAP-BPC.[[page]] Sur la gestion des coûts et de la profitabilité, SAP va conserver l'offre d'ALG Software, que Business Objects a rebaptisée Activity Analysis. Ce n'est pas surprenant puisque, dans cette catégorie, SAP revendait l'offre d'un éditeur tiers (Acorn Systems), sous l'appellation SAP Business Profitability Management. Du côté des outils de consolidation financière, la situation est un peu plus compliquée. SAP a choisi l'offre de Cartesis (rachetée par BO en avril 2007) comme solution principale. Toutefois, les clients préférant opter pour un produit associant planification et consolidation pourront utiliser SAP-BPC, auquel SAP conservera son interface à la Excel, précise John Schwarz. Les outils de Pilot Software préférés à ceux de BO Un porte-parole de SAP décrit Cartesis comme un produit «Cadillac» destiné aux consolidations financières complexes qui impliquent de prendre en compte de nombreuses contraintes réglementaires. Et si SAP prévoit des améliorations cette année sur son propre logiciel de consolidation, SEM BCS, ses utilisateurs devraient se voir conseiller de migrer un jour ou l'autre vers les applications Cartesis. Sur les solutions de pilotage stratégiques, incluant les tableaux de bord et les outils de scorecard, SAP va garder les produits qu'il a rachetés avec Pilot Software et qui s'appellent SAP Strategy Management. Les nouveaux développements devraient donc bientôt s'arrêter sur l'ancien produit de gestion de la performance de BO.[[page]] « Je suis assez impressionné de les voir faire ces choix difficiles, a commenté Boris Evelson, analyste de Forrester Research, spécialisé sur le décisionnel. A l'inverse de certains de leurs concurrents qui abandonnent tous les produits qu'ils achètent en annonçant "nous ne laisserons rien tomber", Business Objects et SAP prennent des décisions. » D'autres choix délicats à faire Boris Evelson pense que SAP devra sans doute procéder à d'autres choix délicats. Il lui faut encore arbitrer entre Crystal Reports, Web Intelligence, Dashboard Builder, Voyager et d'autres produits, du côté BO, et Visual Analyzer et BEx BI du côté de SAP. Les analystes pensent que les produits de BO devraient l'emporter dans la majorité des cas. L'ancien PDG de BO, John Schwarz, a fourni quelques détails sur la façon dont les choix se sont déroulés : « En dernier lieu, nous avons regardé quel était le produit qui avait la plus large base installée, celui qui avait les meilleurs retours d'expérience, celui qui évoluait le pus vite sur le marché et celui qui disposait de l'architecture la mieux adaptée pour l'intégration d'autres composants. Et ces éléments guidaient notre choix définitif. » Selon John Schwarz, SAP cherche à minimiser les perturbations que ces évolutions pourraient entraîner chez les clients. Par exemple, il va importer les modèles de données de l'offre SRC vers celle d'OutlookSoft. Il fera de même pour les solutions métiers développées pour le secteur médical, la banque, la distribution... de façon à ce que ces applications spécifiques ne soient pas perdues.