Les transactions sur le web sont généralement traitées par les centres de calcul, qui concentrent les serveurs équipés de puces x86 tels que les Intel Xeon et les AMD Opteron. Mais il y a un intérêt croissant pour les puces basse consommation pour netbook tels que les Atom pour gérer des services web comme la publicité. Des processeurs de petite taille, mais en plus grand nombre a déclaré Andrew Feldman, PDG de SeaMicro. Mais  à la différence des puces Atom traditionnelles, celle utilisée par SeaMicro est basée sur le jeu d'instructions x86-64. «Chaque puce est bonne pour certaines opérations. Celle-ci est particulièrement bonne et efficace pour le traitement des opérations web et le trafic Internet », a poursuivi Andrew Feldman.

Beaucoup de charges de travail dans le cloud nécessitent le déplacement et le stockage de données sur Internet, ce qui nécessitent des quantités de traitement modestes, souligne Nathan Brookwood, analyste chez Insight 64. La démarche de SeaMicro consiste dès lors à fournir de meilleures performances par watt grâce à un plus grand nombre de puces Atom. « Si vous avez 10 blocs de données à déplacer, vous n'avez pas besoin d'un processeur puissant pour le faire», avance le consultant.

Une approche différente dans les datatcenters

Les entreprises doivent également garder à l'esprit que certains niveaux de puissance minimum sont imposés dans les datacenters. Il est possible de traiter des transactions dans un cloud avec des puces Xeon et des machines virtuelles, mais une plate-forme sur base Atom pourrait être plus efficace rapporté au ratio puissance/consommation avec ses coeurs plus petits, poursuit Nathan Brookwood. Et pour ce faire, SeaMicro n'est même pas obligé de placer des machines virtuelles dans chaque coeur de processeur. 

Le SM10000-64HD de SeaMicro est une mise à niveau du serveur SM10000-64 équipé de 512 coeurs Atom. Avec ses 768 coeurs, il offrira plus de performance avec une consommation énergétique contenue a affirmé Andrew Feldman de SeaMicro. Le nouveau serveur offre plus de puissance (x 1,5) et consomme un peu plus (x1,25) que la précédente version. Le SM10000-64HD repose toujours sur des puces Intel Atom N570 (384 puces double coeur avec un jeu d'instructions x86-64/VT-x/HT), qui fonctionnent à une vitesse d'horloge de 1,66 GHz.

6 puces Atom par carte mère

La puissance du serveur et les performances avantageuses proviennent bien sûr du nombre de coeurs supérieur, mais également de la réduction du nombre de composants, a précisé le dirigeant. Le SM10000-64HD intègre 64 cartes mères (voir illustration principale), comme le précédent modèle, interconnectées via un switch fabric capable de transférer les données à une vitesse de 1,5 térabit par seconde. La capacité maximale en mémoire vive plafonne à 1,5 To (4 Go par puce). Le serveur affiche une dimension de 17,5 pouces (44 cm) en hauteur et intègre les parties stockage et connexions réseau Ethernet. Une puce a également été ajoutée pour sécuriser le trafic IP vers le cloud.

Illustration principale : Carte mère SeaMicro avec 6 puces Atom N570, crédit photo D.R.

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Après les puces Intel, SeaMicro envisage aussi d'utiliser les processeurs ARM dans ses serveurs. Et selon Andrew Feldman, il serait également possible de mélanger des puces ARM et Intel dans un même serveur ! Une affirmation bien péremptoire à l'heure ou les puces pour serveurs d'ARM ne sont toujours pas disponibles. Et quel jeu de composant serait utilisé pour mixer ARM et x86. On se souvient toutefois qu'il y a 11 ans, IBM avait développé un jeu de composant baptisé Summit pour gérer des puces IA-64 Merced et des processeurs PowerPC.

«Le marché appartient aujourd'hui à Intel, car Intel propose les produits. En tant que leader, la balle est dans le camp d'Intel », a déclaré Andrew Feldman. Mais l'arrivée d'ARM est un changement bienvenu, car il apportera une concurrence à Intel, a-t-il ajouté. Les processeurs ARM sont considérés comme plus efficaces en terme de rapport puissance/consommation que les puces Atom et équipent la majorité des smartphones et des tablettes dans le monde. ARM n'a cependant pratiquement aucune présence sur le créneau des serveurs, même si l'entreprise considère ce marché comme une opportunité. Le fondeur Marvell a déjà annoncé une puce pour serveur quad core cadencée à 1,6 GHz et basée sur une architecture ARM en novembre de l'année dernière, et le constructeur spécialisé Calxeda a promis un serveur basse consommation sur base ARM, même si aucune date de disponibilité n'a été annoncée. 

ARM est toutefois confronté à un défi logiciel de taille puisque la plupart des programmes pour serveur ont été conçus pour fonctionner sur des puces x86. Demander aux clients de recompiler le code de ces applications est un travail de titan a concédé Andrew Feldman.

Le serveur SM10000-64HD est disponible mondialement à partir de 237 000 dollars.