France Télécom a présenté le jeudi 29 juillet ses résultats financiers du premier semestre 2010. Le directeur général de l'opérateur historique, Stéphane Richard aura affirmé : « nos résultats sont solides et le groupe est bien sur les rails du plan Conquêtes 2015 ». Cette présentation à été l'occasion pour l'exécutif de France Télécom de clarifier, une nouvelle fois, sa stratégie sur les contenus et de préciser l'arrivée des offres quadruple play.  L'opérateur a ainsi réaffirmé selon les dires de Stéphane Richard, « une stratégie d'engagement en direction des contenus ». Le dirigeant a également déclaré que "France Télécom est aujourd'hui un groupe sain." A l'appui de ses dires, le bénéfice net de France Télécom s'est envolé de 45% (comparé à la même période de l'année 2009) à 3,72 milliards d'euros ce qui a fait bondir, lors de l'annonce, le cours de l'action du groupe de près de 5% à 15,90 euros. Reste que cette évolution très positive est essentiellement due à la cession de certains actifs en Grande-Bretagne. En fait le chiffre d'affaires marque un recul de 2,2% comparé au premier semestre 2009. Il est de 22,1 milliards d'euros, ce qui est légèrement au dessus des attentes du marché.

Près de 30 milliards d'endettement

La dette du groupe, quant à elle, poursuit sa baisse. Elle est certes conséquente à presque 30 milliards (29,9 plus précisément) contre un peu de plus de 32 milliards sur la même période en 2009. Stéphane Richard, via le conseil d'administration de France Télécom, poursuit sa stratégie en direction des actionnaires en versant un dividende par action égal à celui des deux années précédentes soit 1,40 euros et ce pour les 3 années à venir. Dans cette période sociale tendue, le groupe a également confirmé la distribution d'actions gratuites à 160 000 salariés pour un coût global évalué entre 200 et 300 millions d'euros à l'image de ce qui avait déjà été fait en 2006. Stéphane Richard a également tenu à se féliciter de la bonne résistance de l'activité entreprise du groupe (OBS) qui était en perte de vitesse ces derniers temps.

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Il a été aussi question de l'évolution de la stratégie en matière de contenu de France Télécom en fin de conférence. Pour ce qui est de la gestion des deux chaînes Orange Sport et Orange Cinéma Séries, des discussions se poursuivent avec de potentiels partenaires à l'instar de Canal + fortement pressenti pour devenir le partenaire de l'opérateur. Stéphane Richard, sans nier l'expertise de Canal + et l'intérêt d'une telle association, a tenu à calmer le jeu en affirmant que des discussions étaient en cours mais que rien n'était arrêté « c'est une possibilité parmi d'autres, laissons à ces discussions le temps de progresser. » En effet d'autres options sont possibles et notamment celle menant au groupe de Rupert Murdoch. Une piste menant à la ligue de football pour la cogestion d'Orange Sport. 

Un partenariat indispensable pour partager les coûts

Le groupe cherche plus que jamais une solution de partenariat rapide c'est-à-dire dès septembre prochain. Stéphane Richard justifie cet empressement par les coûts d'exploitation élevés de ces chaînes puisqu'il s'élève à 300 millions d'euros et il a précisé que l'objectif, à terme, était d'être minoritaire dans ce partenariat. A une question portant sur les offres Quadplay (TV, fixe, mobile, internet), France Télécom a fait savoir que la gamme d'offres se nommerait « Orange Open » et qu'elle comporterait cinq offres différentes en fonction des budgets. Les différentes tarifications n'ont pas filtré et il faudra attendre le 19 août, date de commercialisation de ces offres, pour connaître le prix de ces forfaits.

Le syndicat CFE-CGC dénonce les échecs à l'international


La CFE-CGC a immédiatement tenu à réagir après l'annonce des résultats de France Télécom.  Le syndicat dénonce l'échec de la politique internationale avec la cession du réseau fixe ADSL en Grande Bretagne à BT, la baisse du chiffre d'affaires en Pologne et une stratégie qui ne fonctionne pas en Espagne. Qui plus la branche CFE-CGC de France Télécom, dirigée par Sébastien Crozier, dénonce la politique de dividende du groupe, qui selon le syndicat, plombe les investissements et demande que ceux-ci tombent à 0,50 € par action au lieu de 1,40 € actuellement. Si le syndicat reconnaît par ailleurs les compétences de la nouvelle équipe dirigeante, elle dénonce le comportement irresponsable de l'Etat, qui est l'actionnaire majoritaire de France Télécom. Au final, le syndicat estime que la tâche s'annonce titanesque pour Stéphane Richard et son équipe.

Photo : Stéphane Richard, Directeur Général de France Télécom, D.R