Première étape dans le quartier d'affaire de San Francisco pour rencontrer une nouvelle fois Jérôme Lecat, le CEO de Scality. L'occasion de parler de Ring 4.0, la dernière version de la solution de stockage scale-out poussée par la start-up franco-californienne. Cette société spécialisée dans le stockage cloud présente comme particularité de faire travailler des ingénieurs français qui sont moins chers et beaucoup plus productifs que leurs homologues américains selon Jérôme Lecat. Un écho que nous avions déjà eu l'année dernière auprès de jeunes entrepreneurs rencontrés dans un incubateur de start-ups à Sunnyvale.  Une quarantaine de personnes travaillent déjà pour Scality des deux côtés de l'Atlantique et cette équipe sera bientôt renforcée par l'arrivée d'un nom bien connu dans le milieu du stockage en tant que directeur de la stratégie produit.

Alternative meilleur marché au SAN, le RING de Scality se présente toujours comme une plate-forme de stockage distribué à travers des noeuds de serveurs Linux x86 standards. Pour la version 4.0 plusieurs points ont été revus. " Le travail a commencé, il y a un an pour certains composants comme le système de fichiers. Pour ce dernier, nous ne sommes pas repartis de zéro, c'était trop de travail de tout reconstruire. Nous nous sommes concentrés sur certains points comme le déplacement des gros fichiers. Nous développons également une solution NFS qui n'est pas encore prête, mais qui sera très utile pour nos clients ".

Evolution de l'anneau de Scality 

Ring 4.0 propose une architecture qui diffère des précédentes versions avec un anneau supplémentaire dédié à la gestion des métadonnées (le ring app server), mais toujours en liaison avec les noeuds de stockage de l'anneau principal (le data ring). Et pour réduire le temps de latence, ce second ring, celui des métadonnées, utilise des disques flash pour accélérer l'accès aux données. S'appuyant sur une étude préliminaire réalisée par le cabinet d'étude ESG Lab, Jérôme Lecat annonce un temps de réponse de 7,05 ms. La version finale de ce rapport sera publiée à l'occasion du prochain Storage Networking World (du 2 au 5 avril à Dallas). Cette étude souligne également que cette architecture de stockage distribuée assure des performances élevées en terme d'IOPS pour l'accès à de petits fichiers et fournit une bande passante élevée pour l'accès à de gros fichiers.

Depuis son lancement, Scality gère un pétaoctet de données chez les clients : chez France Télévision par exemple avec des noeuds répartis dans des centres en France métropolitaine et dans les territoires d'outre-mer. Pour assurer son avenir, la société a toutefois besoin de passer à la vitesse supérieure avec des ventes de plusieurs pétaoctets. Le dirigeant se montre confiant sur le sujet avec des projections optimistes et un coût aux 100 To très compétitif face à une solution NAS (950 000 dollars contre 180 000 dollars pour Scality selon une étude Forrester). Face à un Amazon S3 les tarifs sont plus proches (180 000 dollars également), mais Scality permet ici de créer son cloud de stockage privé.


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Une base de donnée Hadoop ready chez RainStor

Nous avons poursuivi la journée avec une visite chez RainStor, toujours à San Francisco. Fondée par des Britanniques, cette start-up propose une base de données SQL spécialement taillée pour le big data et le traitement décisionnel.

Multistructure, la solution de RainStor supporte nativement le système de fichiers HDFS, celui d'Hadoop. Rappelons qu'Hadoop est  un agrégateur Open Source de données structurées et non structurées qui permettent d'analyser d'énormes volumes d'informations. En exécutant sa base de données nativement sur Hadoop, RainStor indique qu'il est possible d'interroger et d'analyser plus rapidement ces informations multi-structurées. 

Mark Cusack, chief architect, et John Bantleman, CEO de RainStor

John Bandleman, le CEO de la compagnie, nous a expliqué qu'un des points forts de sa base est la compression drastique des données (dans un ratio de 40:1) et ce afin de réduire les coûts de possession du stockage. Second étage de la solution l'analytique avec une passerelle SQL et Oracle vers MapReduce. Cela concerne l'ensemble des données compressées, à la fois structurées et non structurées, en cours d'exécution les clusters HDFS.

Deux baies de stockage 100% flash 

Nous avons terminé notre journée avec une dernière rencontre avec Nimbus Data dans un hôtel de la Silicon Valley en état de siège. Mitt Romney organisait en effet un diner à 25 000 dollars le couvert pour lever des fonds pour sa campagne à l'investiture républicaine pour la prochaine élection présidentielle américaine. Cernés par les manifestants, les membres des services secrets et la police du comté de Redwood City, nous avons pu discuter avec Thomas Isakovitch, le CEO de Nimbus Data, de ses baies de stockage flash.

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Avec les E-Class (classe entreprise), la start-up propose un système de stockage entièrement redondant d'une capacité de 10 à 500 To reposant sur des modules flash EMLC (400 ou 800 Go) dotés d'une interface SAS. Ce système  utilise un système d'exploitation basé sur Linux avec des fonctions de déduplicaton, de snapshot, de réplication et de chiffrement. Si le coût au gigaoctet est d'environ 10 dollars, le système se rattrape avec une consommation électrique de 5 watts par téraoctet, ce qui revient à économiser près de 80% sur les coûts habituels de refroidissement avec des disques durs SAS 15K nous a indiqué le dirigeant.

Thomas Isakovitch, CEO de Nimbus Data

À coté du E-class, Nimbus propose le S-class. Si le premier est constitué d'une paire de contrôleurs redondants et accueille jusqu'à 24 modules flash par rack 2U (avec un maximum de 10 To par rack), le second se contente de 5 To par unité. Avec ses deux plates-formes, la start-up fondée en 2006 vise le marché de la consolidation du stockage dans les environnements de serveurs virtualisés, les infrastructures web, des clusters de bases de données, les solutions VDI (Virtual Desktop Infrastructure) et enfin le HPC.

Le système S-Class a un prix de départ de 25 000 $ pour une configuration 2,5 To. La baie Classe E commence à 149 995 $ pour une configuration 10 To, ce qui fait un tarif de 10 $ par gigaoctet, plus 25 000 $ pour chaque contrôleur.

Nous poursuivrons notre programme très dense demain avec Engine Yard, une plateforme SaaS pour le développement d'applications, NextGen Storage et son appliance d'optimisation de la performance des systèmes de stockage et enfin la très intéressante  solution de virtualisation de bases de données de Delphix.