En tête - selon IDC - d'un marché de niche appelé à exploser, Tibco entend entériner son avance en lançant la version 3 de BusinessEvents. Son offre de CEP (complex event processing), née il y a environ 5 ans, poursuit le même but : automatiser la prise de décision en fonction de l'occurrence de certains événements. Comme l'a rappelé Stefan Farestam, directeur marketing produits EMEA de Tibco, chaque action sur un site bancaire suivant une fraude de type 'phishing' (changement du mot de passe, ajout d'un compte externe, virement...) est parfaitement légale, « en revanche la succession de ces événements constitue une sorte de signature ». Savoir détecter une succession d'événements, ou corréler plusieurs événements, et déclencher les processus appropriés (alerte à un administrateur, action du système d'information...), voilà le rôle du CEP. Pour Tibco (qui a enregistré un chiffre d'affaires de 577 M$ en 2007), le CEP a représenté 34,5 M$, sur un marché total de 85,1 M$, selon IDC. Un cache distribué pour - selon l'éditeur - doubler les performances Avec cette version 3, Tibco met cette fois l'accent sur deux éléments principaux : un cache distribué et une interface pour utilisateurs fonctionnels. Le système de cache distribue les règles de gestion dans le middleware, afin d'optimiser les performances. L'éditeur explique que cela permet « de piloter un volume d'événements deux fois supérieur à ce qui était possible jusqu'alors ». Autre nouveauté de cette version, l'interface Decision Manager est censée donner la possibilité à des experts métier de décrire leurs propres règles, sous forme d'arbres de décision. Toutefois, comme nous l'a précisé Stefan Farestam, il ne s'agit pas non plus de mettre BusinessEvents entre toutes les mains. Decision Manager est a priori à réserver à des « super utilisateurs », et dans des limites imposées par le service informatique. Tibco, qui a convié analystes et journalistes pour leur présenter la 3e itération de BusinessEvents, a aussi invité un client, Christophe Astier, architecte en chef de l'infrastructure chez Air France-KLM, qui a sélectionné BusinessEvents « il y a environ 18 mois, au terme d'un an d'essais et d'analyses ». A l'entendre, la compagnie aérienne est venue très naturellement au CEP. D'une part parce que « dès les années 90, Air France avait conçu une informatique basée sur les services ». Or, comme le rappelle Stefan Farestam, une architecture orientée services (SOA) est un préalable à la mise en place d'un middleware orienté événements, car ce sont les services qui publient ces événements. Air France optimise le transit des avions en corrélant les événements [[page]] D'autre part, continue Christophe Astier, « on avait développé une culture approfondie de la gestion d'événements ». Et de donner quelques exemples, dont celui-ci : « La gestion du transit d'un avion sur un aéroport implique de débarquer les passagers, de faire le plein, le ménage, de renouveler l'équipage, etc., tout cela en 30 minutes. Il faut donc que tous les événements qui précèdent l'atterrissage soient connus de tous les intervenants : s'il y a un problème mécanique, si une hôtesse est indisponible, etc. » D'abord utilisé par Air France comme un middleware de distribution des informations, BusinessEvents commence juste à être intégré dans des projets d'analyse d'événements combinés. « Par exemple, s'il y a du brouillard à Milan, au lieu de chercher manuellement les vols concernés et de les détourner vers Bologne, on peut obtenir automatiquement la liste des vols impactés, la liste des appareils équipés d'un système d'atterrissage tout temps... » Le choix d'un middleware intégré plutôt qu'un moteur de règles Un système de gestion des règles métier, comme ceux de Fair isaac ou Ilog, aurait pu convenir à une telle application, toutefois l'architecte précise avoir été séduit par « la qualité du couplage entre la gestion événementielle et le moteur de règles ». En outre, « notre liste d'exigences comportait aussi des technologies de type BPM, BAM, et Tibco avait une couverture quasi-complète de notre expression de besoins ». D'autres équipes, précise Christophe Astier, cherchent actuellement une façon d'utiliser le middleware dans leurs projets, notamment pour l'optimisation du remplissage des avions et pour le suivi des bagages grâce aux étiquettes RFID. Après un premier déploiement des puces radio sur les containers à bagages, une expérimentation est en cours afin de remplacer les codes-barres sur les étiquettes des bagages.