Oracle a vu ses bénéfices nets progresser de 18% à 2,58 milliards de dollars, sur son 2ème trimestre fiscal clos le 30 novembre. Son chiffre d'affaires total n'a progressé que de 3% sur la période, à 9,1 milliards de dollars. Pourtant, la société de Larry Ellison affiche une hausse de 17% sur ses ventes de licences et sur les abonnements à ses services cloud, pour un total de près de 2,4 milliards de dollars. Il est vrai que de nombreux services cloud ont été lancés cette année, en mode PaaS ou SaaS (Fusion Applications, Social Network). Une performance tirée par les applications, en croissance de 30%, a souligné Mark Hurd, co-président d'Oracle, dans un communiqué. Au total, l'activité sur les logiciels (licences+abonnements+maintenance) s'établit à 6,65 milliards de dollars (+10% par rapport à la période septembre-novembre 2011).

En revanche, le chiffre d'affaires généré par les ventes de matériels continue de baisser. Il s'établit à 734 millions de dollars sur le trimestre, soit un recul de 23%. Mais Safra Catz, co-présidente d'Oracle et CFO, insiste sur « l'excellente croissance » et « la forte rentabilité » de la famille de systèmes intégrés (Exadata, Exalogic, Exalytics...). Combinée avec les bons résultats côté logiciel, cette profitabilité permet en effet à la société d'atteindre une marge opérationnelle de 47% (en résultats non-GAAP, 38% en GAAP) sur le trimestre.

Sur le trimestre, les ventes de services ont également reculé, de 5%, à 1,1 milliard de dollars.

« Sun, l'une des acquisitions les plus profitables d'Oracle »

La baisse du chiffre d'affaires sur les ventes de serveurs Sun génériques se poursuit depuis plusieurs trimestres chez Oracle. Les revenus de la maintenance matérielle ont eux-aussi reculé, de 6% 587 millions de dollars. Néanmoins, Larry Ellison rappelle que c'est la technologie Sun qui a permis à Oracle de s'installer sur le segment des systèmes intégrés avec la gamme Exa. « Sun a montré qu'il constituait l'une des acquisitions les plus stratégiques et profitables que nous ayons jamais fait. Je pense que des produits comme Exadata et Sparc SuperCluster ne se contenteront pas d'améliorer la rentabilité de notre activité matérielle d'ici la fin de l'exercice fiscal, mais qu'ils vont aussi stimuler la croissance de ce business ».

Oracle a vendu plus de 700 de ses « engineered systems » entre début septembre et fin novembre. Il a aussi enregistré de bonnes ventes sur les systèmes Sparc T-Series, a précisé Mark Hurd durant la conférence téléphonique de présentation des résultats. Selon lui, les systèmes de stockage ZFS avait également enregistré une croissance à deux chiffres.
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Le cloud n'a pas eu d'impact sur la maintenance sur site

Sur les applications Fusion, Larry Ellison a indiqué durant cette même conférence que sa société gagnait « la plupart des affaires » dans le domaine du HCM (Human capital management) lorsqu'elle faisait face à son concurrent Workday, tant en Amérique du Nord qu'en Europe. Ce dernier est récemment entré en bourse avec succès. Il est vrai qu'il s'est fait remarquer ces dernières années en remportant un certain nombre de contrats auprès de très grosses entreprises.

Sur le terrain des solutions « on premise », Safra Catz assure par ailleurs que les investisseurs ne doivent pas s'inquiéter du cloud. Même si Oracle vend davantage d'abonnements en ligne, cela ne signifie pas que les revenus de la maintenance traditionnelle seront touchés de façon significative. « Cela n'aura pas d'impact, nos taux de renouvellement restent très, très élevés », a assuré la co-présidente. « De façon générale, les gens qui utilisent déjà des solutions sur site achèteront quelques modules dans le cloud en add-on », ajoutant qu'au bout du compte, cela générera davantage de revenus.

Croissance à deux chiffres en Europe

Larry Ellison a également cité la prochaine version de la base de données 12c, qui participera à la croissance « au cours des prochaines années », à la fois en générant des ventes de licences et en rendant plus attractifs les services d'Oracle dans le cloud.

Le contexte économique mondial a également été évoqué. En Europe, Oracle a enregistré une croissance à deux chiffres en dépit des difficultés rencontrés par le continent en ce moment. « Les seuls qui ne sont pas surpris sur l'Europe, c'est nous », a commenté Mark Hurd. Il y a un an déjà qu'Oracle a commencé à renforcer ses équipes en Europe, ce qui a contribué à la bonne tenue du carnet de commandes, a souligné le co-président. « Nous avons une organisation très solide en Europe. Nous y réalisons davantage d'affaires qu'auparavant ».