(Source EuroTMT) Un mois après la publication de sa stratégie numérique pour l'Europe, la Commission européenne a, sans surprise, confirmé, lundi 28 juin, que les tarifs du roaming intra-européen allaient de nouveau baisser à partir du 1er juillet. Pour un appel émis, le tarif de détail va reculer de 9,3% à 0,39 € par minute, celui de l'appel reçu va diminuer de 21% à 0,15 €. Enfin, le prix d'un SMS intra-européen est maintenu inchangé à 0,11 €.

La Commission rappelle que les tarifs du roaming ont baissé de 70% pour une communication et de 60% pour un SMS depuis 2005. Et les opérateurs mobiles européens savent déjà que ce mouvement devrait être amplifié dans les années qui viennent.Lors de la publication de son plan numérique, Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge de la société de l'information, avait en effet dévoilé un objectif ambitieux : ramener autour de 0 à l'horizon de 2015, la différence entre le prix d'une communication nationale et le tarif d'itinérance intra-européen.

La volonté d'imposer cet objectif paraît d'autant plus forte que les opérateurs traînent toujours les pieds pour appliquer les décisions européennes. Comme le note le rapport intermédiaire de la Commission sur l'itinérance, rendu public aussi lundi et remis au Parlement européen, si les opérateurs mobiles respectent les prix plafond fixés par Bruxelles, le prix moyen d'un appel intra-européen demeure proche du tarif plafond. A la fin de 2009, ce prix moyen s'établissait à 0,38 € pour un tarif maximum de 0,43 €.

Une concurrence faible

« La concurrence sur le marché européen de l'itinérance n'est pas encore assez forte pour offrir un plus grand choix et de meilleurs tarifs aux consommateurs » en conclut la Commission. D'ailleurs, alors que sur d'autres continents, comme en Afrique, quelques opérateurs ont abandonné les tarifs de roaming au moins entre les pays où ils sont implantés, en Europe rien ne bouge ou presque.

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SFR est ainsi l'un des rares à avoir lancé une offre tarifant les appels intra-européens au niveau des appels nationaux. Et encore très modestement, cette gamme de forfaits Illimythics Pro Européen est cinq euros plus chère que la gamme Illimythics Pro de base.

Ce quasi-immobilisme des opérateurs européens constitue donc une déception pour Bruxelles, dans son objectif de construire un marché unique des télécoms. Une déception d'autant plus grande que la baisse des tarifs a déjà eu un impact significatif sur la consommation des abonnés. Selon la commission, si les déplacements en Europe ont diminué de 12% l'an dernier, le volume de SMS intra-européen durant l'été a augmenté toutefois de 12%. Une hausse expliquée par la fixation du tarif plafond de 0,11 € par texto.

Par ailleurs, compte tenu de l'explosion du parc de terminaux connectés à l'Internet mobile, qui s'est traduite par une croissance de 40% des services de données en itinérance en 2009, L'exécutif bruxellois a aussi décidé d'imposer aux opérateurs mobiles de fixer par défaut un montant maximal de consommation mensuelle de 50 € en itinérance pour éviter l'explosion des factures.

Les opérateurs devront avertir par message leurs abonnés quand 80% de cette somme auront été consommée. Une baisse du tarif de gros du mégaoctet a été annoncée à 0,80 € (contre 1 euro précédemment), tarif qui passera ensuite à 0,50 € dans un an.