En direct de Barcelone. C’est de nouveau à Barcelone que VMware a donné rendez-vous à ses clients et partenaire pour son traditionnel événement européen VMworld. 11 000 participants - dont 3 000 délégués par les partenaires - sont attendus les 12, 13 et 14 septembre dans la capitale catalane. Un an après vCloud Air, cédé depuis à OVH, la firme de Palo Alto fait toujours du cloud hybride son cheval de bataille. Pat Gelsinger, le CEO de VMware, a présenté – quelques semaines après l’événement du même nom aux États-Unis - sa plateforme cloud hybride HCX disponible pour commencer dans des instances privées sur les cloud publics d’IBM et OVH. Il s’agit d’aider les entreprises à développer puis déployer des applications cloud natives en interne ou les plateformes de partenaires.

Selon l’éditeur, les technologies HCX offrent une interopérabilité transparente et une mobilité des applications entre le cloud de big blue (Softlayer) et n'importe quel cloud privé VMware, permettant une migration d'application à grande échelle et une portabilité continue sans temps d'arrêt ou reformatage des applications. Alan Yamdel, responsable des infrastructures chez Amdocs, est monté sur scène pour expliquer quel usage il faisait de la plateforme HCX avec IBM. « Nous pouvons transférer des VM du datacenter vers le cloud d’IBM sans avoir eux besoin de modifier nos applications et sans changer d’outils d’administration ». Disponible en Europe, HCX repose sur l’ensemble des stacks de VMware, à savoir vSphere, vSAN, ESX, Cloud Foundation…

Pat Gelsinger, CEO de VMware (à gauche) et Jean-Pierre Brulard (vice-président et directeur général EMEA de VMware) ensemble au VMworld Europe 2017 à Barcelone mardi 12 septembre. (crédit : S.L.)

Des clouds publics à réconcilier 

Interrogé sur l’avenir de HCX et le support de Google Cloud Platform et Microsoft Azure, Jean-Pierre Brulard, vice-président et directeur générale EMEA chez VMware, nous a indiqué que des accords avaient déjà été noués avec Google sur Kubernetes (pour gérer des clusters de containers) et avec Microsoft sur l’utilisation de Horizon sur Azure (DaaS). « Pour ce qui concerne l’infrastructure, on est encore sur des partenariats serrés avec Amazon et IBM ». Questionné sur le risque de se faire siphonner une partie de ses clients par AWS, Google ou Microsoft, le directeur général EMEA nous a répondu qu’il faut accepter de prendre des risques. « 80 millions de workloads dans le monde sont aujourd’hui sur des plateformes VMware sur un total d’un centaine de millions. D’ici 2020, on attend 200 millions de workloads et toute la croissance va venir du cloud et des natives apps ».

Chez Swisscom. Heinz Herren, CIO et CTO de l’opérateur suisse, a indiqué pendant la keynote du 12 septembre que « nous avions notre cloud public depuis cinq ans sur base OpenStack, mais il y a un an nous avons repensé l’ensemble pour arriver sur une solution plus intégrée avec VMware ». Si l’opérateur a développé cette plateforme pour ses clients entreprises en Suisse, rien ne l’empêche de déborder en Europe. « Beaucoup reviennent vers nous après avoir développé sur OpenStack », a souligné Jean-Pierre Brulard. Un des autres axes de développement de VMware repose sur la mise en place de plateformes NFV chez les opérateurs, pour répondre à des besoins internes mais également pour accompagner leurs clients. « Certains opérateurs comme Orange sont beaucoup moins avancés si je compare avec Vodafone ou MTS, qui entend être prêt pour la Coupe du monde de football de 2018 en Russie »

Cap sur les clouds publics 

Si VMware réalise toujours 50% de son chiffre d’affaires avec vSphere, le focus est toujours sur le cloud et les outils de management et d’automatisation des workloads pour concilier cloud public et privé avec des débordements comme chez Auchan Retail et Voyage-SNCF qui sont des gros clients d’OVH. Champion du cloud privé avec sa plateforme SDDC Cloud Fondation ou encore ses appliances hyperconvergés VxRail et VxRack, VMware a toujours fort à faire pour s’imposer sur le cloud public. La question est aujourd’hui de savoir si l’éditeur est capable de mener de front tous les développements nécessaires pour travailler avec les principaux clouds publics IBM, Google, Microsoft et AWS.