Jerry Yang et Roy Bostock, respectivement PDG et président de Yahoo, ont adressé hier, mercredi 25 juin, une longue missive aux actionnaires de la société afin de leur démontrer le bien-fondé du partenariat signé le 12 juin dernier avec Google. Cet accord, qui prévoit l'affichage de publicités Google sur les pages de résultats de Yahoo, devrait générer un revenu compris entre 250 et 450 M$ dès la première année, affirment les deux dirigeants. Selon eux, ce rapprochement sera beaucoup plus rentable pour le portail qu'un rachat par Microsoft. Yang et Bostock profitent également de ce courrier pour dénoncer les agissements de Microsoft, auquel ils attribuent l'entière responsabilité de l'échec des négociations. Ils rappellent que Microsoft lui-même a retiré le 3 mai son offre initiale de 44,6 Md$, pour ne s'intéresser qu'aux activités de recherche de Yahoo. L'éditeur a proposé un milliard de dollars pour mettre la main sur la technologie de Yahoo Search, ainsi que 8 Md$ supplémentaires pour son développement. Une offre apparemment alléchante... [[page]] mais en réalité empoisonnée, dénoncent les dirigeants de Yahoo. Elle aurait non seulement dépouillé Yahoo de son outil de recherche, mais aurait également lié le portail de manière exclusive à Microsoft pour une durée de 10 ans, en octroyant à ce dernier un droit de véto. A contrario, l'accord noué avec Google laisse Yahoo libre de revendre tout ou une partie de ses activités à un autre acquéreur - Microsoft y compris. Dans leur lettre, Jerry Yang et Roy Bostock n'épargnent pas non plus Carl Icahn, le milliardaire américain qui avait envoyé une série de lettres incendiaires à la direction de Yahoo, les accusant d'avoir saboté une offre en or au profit de leurs intérêts personnels. Yang et Bostock répliquent : « M. Icahn n'avait pas connaissance des efforts soutenus déployés par l'actuel conseil d'administration et de gestion pour déterminer si l'offre de Microsoft serait génératrice de valeur pour Yahoo. » En d'autres termes, le milliardaire n'avait pas toutes les cartes en main pour se lancer dans une telle fronde contre la direction de Yahoo, et ses dirigeants invitent par conséquent les actionnaires à ignorer les propos de Carl Icahn.