Adobe a donné le coup d'envoi ce matin de l'édition européenne de sa conférence utilisateurs, Adobe Max, à Milan. L'essentiel des annonces ayant eu lieu lors de l'édition américaine à San Francisco il y a quelques jours (CoCoMo et AIR 1.5), Mark Anders, directeur technique ('senior principal scientist' en VO) d'Adobe, a orienté son discours d'introduction sur les grandes tendances : multiplication des types d'appareils accédant à Internet, services dans les nuages couplés à des applications clientes (client + cloud en langage Adobe, très proche du Software + Services de Microsoft), réseaux sociaux... Autant d'évolutions, nous a par la suite expliqué Mark Anders, qui modifient la façon de concevoir des applications aujourd'hui, et qu'Adobe accompagne, l'ambition de l'éditeur étant d'être présent sur chacun des segments de ce « monde multi-écrans ». La pierre angulaire de cette stratégie est évidemment la technologie Flash. Mark Anders a donc commencé par rappeler les principales améliorations de Flash 10. La salle - environ 1300 personnes, selon Adobe - a d'ailleurs applaudi quelques démonstrations, comme la possibilité de chaîner du texte dans des containers ou la capacité à jouer sur des formes et des textures, y compris lorsqu'une vidéo est diffusée dans la forme. AIR, le client pour les applications déconnectées et les interactions sociales Flash, technologie d'animation inventée par Macromedia, est la technologie sur laquelle s'appuient les offres de conception d'applications d'Adobe, Flex et AIR. Le premier ajoute des services de connexion aux données, tandis que l'Adobe Integrated Runtime (nom officiel de ce qui était le projet Apollo) est un client riche complet, supportant aussi PDF et HTML, ainsi que des interactions avec le poste client (sauvegarde de fichiers, glisser-déplacer, synchronisation automatique lors des connexions...). Alors que Flash 10 serait téléchargé au rythme de 10 millions d'exemplaires par jour, Adobe espère atteindre cette année les 100 millions d'installations de son client AIR. Quel lien entre ces technologies et le « social computing » (Web 2.0 et réseaux sociaux) ? Un représentant de la BBC est venu illustrer cela sur scène. La télévision britannique a mis en place un 'iPlayer' bâti sur Flash permettant aux internautes-téléspectateurs de regarder les programmes à la demande sur une grande variété d'appareils. AIR lui permettra de reprendre les concepts très à la mode de « partage avec les amis », pour signaler du contenu à ses connaissances. La BBC résume ainsi l'immense progrès accompli : « Hier, la BBC décidait de ce que vous regardiez, aujourd'hui vous décidez de ce que vous regardez, et demain ce sont vos amis qui décideront ce que vous regarderez. » Flash 10 sur Symbian, Windows Mobile, Android, mais toujours pas l'iPhone [[page]] Mark Anders a également insisté sur l'importance du marché de la téléphonie mobile. Adobe a fondé l'Open Screen Project et aboli les royalties sur Flash afin de démultiplier le nombre de partenaires supportant Flash sur leurs plateformes mobiles. La stratégie commence à porter ses fruits. L'éditeur a présenté sur scène les premières applications de Flash 10 (et non l'allégée Flash Lite) sur plateformes Symbian, Windows Mobile et Android. Et souligné une toute nouvelle possibilité (pour l'heure confinée à Flash Lite) de téléchargement à la demande du Player lors de la première utilisation d'une application Flash. En revanche, Mark Anders a soigneusement évité de parler de l'iPhone ; Apple, soucieux de conserver la haute main sur la consommation du contenu Web, refuse toujours d'y voir installée la technologie multimédia d'Adobe. Interrogé par la suite à ce propos, Mark Anders a réfuté l'argument technique avancé par Apple, qui estime que Flash serait trop gourmand par rapport à la puissance de son appareil. « Flash fonctionne bien sur des smartphones pas plus puissants », nous a-t-il dit. Ajoutant un diplomatique : « Je crois qu'Apple a la volonté de proposer des produits géniaux, et qu'ils écouteront leurs clients [qui réclament du Flash]. » Mark Anders - qui a passé une dizaine d'années chez Microsoft avant d'émigrer chez Macromedia - n'a pas davantage parlé en public de ce que fait l'éditeur de Redmond avec Silverlight. Pour lui, même si Silverlight montre que les choses bougent, les fondamentaux n'ont guère évolué par rapport à l'époque où il a préféré miser sur Flash et Flex : les outils Microsoft seraient plus utilisés par ceux qui veulent résoudre un problème en développant du code, et ceux d'Adobe par des gens qui se préoccupent aussi de l'aspect de l'application. Néanmoins, il n'est pas dit que les deux mondes ne puissent se rejoindre. On attend demain une annonce sur l'intégration entre Flex et Visual Studio.