Annoncé depuis le printemps dernier, le kit de développement pour Business ByDesign arrive avec la version 2.6 de l'application de gestion hébergée par SAP. L'éditeur l'avait promis pour janvier. Il va permettre à ses partenaires de créer des extensions et des add-on autour de cette offre destinée principalement aux PME. Tant pour SAP que pour les observateurs du marché, ce SDK est jugé crucial pour le succès de Business ByDesign. S'il peut amener les partenaires de l'offre à une croissance profitable, « nous sommes potentiellement assis sur quelque chose d'assez fantastique », considère Chris Horak, responsable marketing global pour le produit. L'analyste Ray Wang, PDG de Constellation Research, n'en disconvient pas, avec toutefois une mise en garde. « Ce qu'il y a de plus important pour un éditeur de logiciels en ce moment, c'est de s'assurer un solide écosystème de développeurs. Mais, les outils doivent être bons. » Le SDK devra donc convaincre.

Plus facile à utiliser que NetWeaver

Selon les premiers retours de plusieurs partenaires, le kit de développement est plus facile à utiliser que NetWeaver (la couche middleware de SAP), même s'il reste toujours nécessaire de se former auprès de l'éditeur. Pour ceux qui sont déjà passés par l'école de SAP, « c'est un environnement plus productif que NetWeaver », indique Ray Wang.

L'application Business ByDesign a été lancée en septembre 2007, sur un nombre restreint de pays (cinq puis six). La montée en puissance devait être progressive. Elle a finalement été retardée et le nombre d'entreprises exploitant l'offre a été volontairement limité jusqu'à ce que SAP renforce et rationalise son infrastructure technique afin de pouvoir accueillir davantage d'utilisateurs de façon rentable pour lui. Il a ouvert les vannes cet été avec le passage à la version 2.5 et compte aujourd'hui 250 clients sur ByDesign. Il s'est fixé l'objectif d'atteindre le millier de clients en 2011 (on se souvient que lors du lancement de l'offre, il espérait atteindre 10 000 clients et générer 1 milliard de chiffre d'affaires en 2010 avec cette solution SaaS).

Des add-on hébergés chez SAP ou par le partenaire

Quoi qu'il en soit, SAP ne pourra pas atteindre son objectif sans un solide programme partenaire qui révélera ce que les clients veulent vraiment faire avec le produit, estime de son côté Jon Reed, un analyste indépendant. « Un certain nombre d'add-on métier parmi les plus importants résulteront directement des retours et des besoins exprimés par les clients », considère-t-il.

Illustration : Chris Horak, responsable marketing global pour l'offre Business ByDesign (crédit : D.R.)[[page]]Pour l'instant, SAP dispose d'environ 50 revendeurs pour Business ByDesign et de 40 partenaires dans le domaine du développement, selon Chris Horak, responsable marketing de l'offre. L'éditeur avance doucement afin de parvenir à la meilleure combinaison de partenaires et s'assurer que tous les add-on qui seront développés pourront disposer d'un support.

SAP prévoit différents scénarios de développement autour de ByDesign, allant des applications très verticales plutôt complexes jusqu'aux interfaces utilisateurs alternatives. Suivant les cas, l'application complémentaire sera hébergée par SAP ou par un partenaire, explique Chris Horak. « Si l'add-on exploite nos données, il est logique qu'il réside sur nos serveurs », cite-t-il en exemple.

Analyse de données « In memory » pour la v.2.6

Business ByDesign va également constituer la plateforme sous-jacente pour les applications on-demand que SAP développe en direction de ses grands clients. Mais les développements réalisés dans ce domaine ne semblent pas devoir démarrer avant la fin de cette année.

Parmi les autres apports de la version 2.6 de ByDesign figure le support des terminaux mobiles iPad d'Apple et BlackBerry de RIM. L'application dispose aussi de fonctions d'analyse de données en mémoire. Par ailleurs, SAP compte désormais pousser cette solution hébergée dans les filiales des grandes entreprises. Cela constitue un chargement par rapport au positionnement d'origine de l'offre qui avait été conçu pour les PME. Outre-Atlantique notamment, elle pouvait être perçue comme une réponse à des produits tels que l'ERP on-demand commercialisé par NetSuite.

Depuis le mois d'août, SAP propose plusieurs packs de démarrage autour de Business ByDesign. Outre le coût de la mise en place (de 9 900 euros pour le Starter Package CRM à 34 900 euros pour l'offre PSP destinée aux entreprises de services), l'utilisation du logiciel en ligne va de 79 euros (pour le CRM) à 149 euros (PSP) par utilisateur et par mois.

Pour les logiciels développés par les partenaires, SAP a finalisé un modèle de partage des revenus, a confirmé Chris Horak, mais l'éditeur n'en a pas encore communiqué publiquement le détail.