En 2017, l’Office européen des brevets a reçu 166 000 demandes, soit une augmentation de 3,9% par rapport à l’année précédente. La France conserve sa 2ème position en Europe avec 10 559 demandes faites à l’OEB l’an dernier, soit 6% du total derrière l’Allemagne (15%). Derrière elle arrivent la Suisse et les Pays-Bas (4% chacun), le Royaume-Uni (3%), l’Italie (3%) et la Suède (2%). Si la France se détache sur les innovations dans les transports et le médical, son portefeuille est très diversifié, souligne le rapport de l’OEB. « A l’échelle mondiale, dans 7 des 10 principaux secteurs, au moins une entreprise française se trouve dans le classement des 10 premiers demandeurs de brevets », note l’Office européen dans un communiqué. Par ailleurs, quel que soit le domaine d’innovations, la France se classe toujours dans le top 3 européen des pays demandeurs de brevets. Dans l’informatique, en particulier, elle est en 2ème place, derrière l’Allemagne parmi les pays européens. En revanche, tous pays confondus, la France ne représente que 5% des demandes faites sur les brevets informatiques à l’OEB, les Etats-Unis pesant de leur côté 40%, le Japon 11%, la Chine 9% et la Corée 5%. D'ailleurs, pour la première fois dans l’histoire de l’OEB, c'est une société chinoise, Huawei, qui arrive en tête du classement annuel des entreprises ayant déposé le plus de demandes de brevets auprès de l’office européen en 2017. Dans le Top 20, on trouve un seul groupe français, l'équipementier automobile Valeo.

En dehors des transports et du médical, une étude récente de l’OEB sur les brevets et la 4ème révolution industrielle a montré par ailleurs la France en pointe dans l’intelligence artificielle, la sécurité, les interfaces utilisateur et les systèmes 3D. Sur ces terrains, où elle se situe derrière l’Allemagne mais devant le Royaume-Uni, elle a doublé le nombre de ses demandes de brevets au cours des 5 dernières années. « L’Ile-de-France est la première région européenne dans dix des seize domaines de la 4ème révolution industrielle », note l’OEB. 

Dans la catégorie Computer Technology, la France a adressé 598 demandes à l'OEB en 2017 (-7,7%) contre 891 pour l'Allemagne, en hausse de 20%, mais surtout contre 4 446 pour les Etats-Unis, en hausse de 10,9%. 

Dans les transports, le rapport de l’Office européen montre Valeo, Michelin, PSA et Renault dans le top 10 des demandes, la France constituant 12,7% des dépôts dans ce secteur avec 1 044 dossiers. Dans l’aéronautique, Safran et Zodiac Arerospace sont 6ème et 7ème. Dans les biotechnologies, on trouve l’Inserm en 4ème place et Sanofi en 8ème place. Dans les techniques de mesure, le CEA est 9ème, dans la chimie fine organique, L’Oréal est 3ème et dans les produits pharmaceutiques, l’Inserm est le 1er demandeur.

Au Top 5 des pays les plus actifs en 2017 devant la Chine

En 2017, le nombre de demandes effectuées par la France à l’OEB a légèrement augmenté, de 0,5%, par rapport à 2016, année où elle avait en revanche baissé de 2,4% le nombre de ses dépôts. L’OEB parle d’un « signe encourageant pour l’innovation dans un contexte d’embellie globale de l’économie hexagonale ». Ce dynamisme permet d’ailleurs à la France de figurer parmi les 5 pays ayant été le plus actifs dans leurs dépôts de brevets en 2017. Dans ce top 5, elle arrive en 4ème position devant la Chine (8 330 demandes), derrière les Etats-Unis (42 300), l’Allemagne (25 490) et le Japon (21 712). L’an dernier, c’est la Suisse qui occupait la 5ème place de ce top 5. Malgré cela, c’est toujours la Suisse qui présente le plus de demandes de brevets européens rapportées à la population avec 884,3 demandes par million d’habitants, tandis que la France recule d’une place en 1 an dans ce classement en 11ème position.

L’équipementier automobile est le 1er déposeur français, Thales est 12ème, Orange 19ème, Schneider Electric 20ème et Oberthur Technologie 29ème. (Crédit : OEB)

L'Ile-de-France, 2ème région en Europe pour le nombre de brevets

L’Ile-de-France, qui compte de nombreux pôles d’innovation et de start-ups, se présente comme la 2ème région la plus innovante d’Europe avec 7 015 demandes de brevets européens en 2017, derrière la Bavière (7 541). Elle pèse 66,5% des dossiers français adressés à l’OEB en 2017, devant les régions Auvergne-Rhône-Alpes (12,2% des demandes françaises, en augmentation de 7,1%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (3,8% des demandes, en hausse de 3,9%). D’autres régions ont fortement progressé sur ce terrain. Les Hauts-de-France en particulier ont déposé 321 dossiers (soit +23%) et la région Pays de la Loire avec 178 demandes (+19,5%). 

Au niveau global, en 2017, la hausse des demandes reçues par l’OEB concerne tous les pays déposants, hormis la Corée du Sud dont les dossiers ont baissé de 8,2% l’an dernier, après 2 années de hausse. Parmi le top 10 des entreprises les plus actives, on trouve 4 groupes européens, Siemens (2e), Royal Philips (6e), Robert Bosch (9e) et Ericsson (10e). Un groupe français, l'équipementier Valeo, est entré au Top 20 mondial des entreprises ayant déposé des demandes à l’OEB.