Dynamique, la région Bretagne compte 46 000 emplois de cadres dans le numérique, répartis sur 753 établissements, ce qui en fait la deuxième région française pour la R&D dans les technologies. Dans le même temps, elle manque de profils qualifiés pour répondre aux besoins en recrutement. C’est ce qui ressort d'une étude réalisée par l’association pour l’emploi des cadres (Apec) avec la Fédération Syntec. Selon le rapport, l’IT compte 1 200 entreprises actives en zone bretonne, employant 21 670 salariés. 1 090 postes de cadres y ont été créés en 2023, soit une progression de 5,3 % en 1 an. Sur ce territoire, le secteur informatique affiche un taux d’encadrement plus élevé qu’il ne l’est sur l’ensemble des régions hors Île-de-France, mais il est moins féminisé.

En 2024, la région a concentré 3,5 % de l’ensemble des offres d’emploi cadre du numérique émises en France hexagonale. Celles-ci proviennent de PME dans 40 % des cas (60 % au niveau national). Les trois quarts se concentrent dans la zone de Rennes, et 15 % dans celle de Brest. Les conditions d’emploi proposées dans les offres bretonnes sont proches de celles diffusées au niveau national, à l’exception du télétravail qui est moins souvent présent en Bretagne. Du côté des rémunérations, dans l’IT le salaire brut annuel médian régional est de 41 k€ contre 43,5K€ en Ile-de-France. Le taux d’ouverture au recrutement de jeunes diplômés est de 29%, soit un point au-dessus de la moyenne nationale.

Renforcer l'attractivité territoriale

Le tissu économique régional fait face à une pénurie de candidats particulièrement marquée sur les profils à forte expertise technique ou expérimentés. Les développeurs d’applications, les chefs de projets informatiques, les spécialiste systèmes/réseaux et ceux de la cybersécurité font partie des plus recherchés au niveau local. Les entreprises réussissent à recruter des jeunes diplômés, mais peinent à attirer des cadres ayant entre 3 et 10 ans d’expérience. Dans ce contexte, les entreprises bretonnes du secteur IT notamment font face à trois grands enjeux en matière de recrutement. D’abord, le territoire est dynamique mais contrasté avec une attractivité mise à l’épreuve dans les zones périphériques moins urbanisées, ­ Ensuite, elles sont confrontées à une concurrence exacerbée pour certains profils pointus, aux attentes fortes tant sur le plan professionnel que personnel.

De ce fait, certaines employeurs font le choix de s’implanter à proximité de pôles technologiques et de formation pour capter plus facilement des candidats. Par exemple à Rennes, dans le domaine de la cybersécurité, ou dans sa banlieue proche, à Cesson-Sévigné, pour profiter du hub numérique.

Collaborer avec les réseaux et les associations

Face aux défis des zones moins urbanisées, la mutualisation des viviers ou encore la coopération interentreprises permettent de répondre aux besoins de recrutement. Pour attirer de nouveaux talents, les entreprises bretonnes misent aussi sur des partenariats avec les écoles et sur des parcours d’intégration structurés. Elles adhèrent par exemple à des réseaux d’expertise métier ou d’innovations implantés localement, tels que les pôles de compétitivité comme « Image et réseaux », ou les associations telle que « ADN Ouest ». De même, l’appartenance aux réseaux d’entreprises bretons comme la communauté de l'innovation Poool, ou encore la French Tech Bretagne sud est un moyen de gagner en visibilité.

La participation active à des événements professionnels sert également de levier fort. Les forums spécialisés (Ocean B2B à Lorient, le Forum international de la cybersécurité à Rennes), les salons de recrutement tels que le Safari des métiers ou encore les hackathons comme le Breizh CTF sont autant d’occasions de rencontrer des profils qualifiés. Certaines entreprises s’engagent aussi auprès d'associations telles que Femmes Ingénieures, Femmes@Numérique ou lors de forums scolaires, pour promouvoir l’ingénierie auprès des femmes, D’autres recruteurs bretons sollicitent les organismes de placement spécialisés (Cap Emploi, structures associatives) pour intégrer des personnes en situation de handicap dans leurs équipes technologiques.