Il y a un an et demi, à l'occasion des 30 ans de l'éditeur lyonnais Cegid, son fondateur Jean-Michel Aulas avait annoncé la création  d'une fondation pour soutenir l'entreprenariat en région Rhône-Alpes. Cette volonté s'est aujourd'hui concrétisée au travers de deux structures qui accompagnent différentes actions. D'une part, la Fondation Cegid dispose d'un statut de fondation d'entreprise engagée dans des actions de mécénat. D'autre part, le « Fonds Cegid pour l'Entreprenariat et le Numérique » se présente sous la forme d'un fonds de dotation qui permet d'associer des partenaires aux réalisations. « Nous pensons que le mécénat a une dimension collaborative », nous a indiqué hier Jean-Michel Monin, délégué général des deux structures créées, depuis l'événement Blend Web Mix 14, organisé cette semaine à Lyon (29-30 octobre).

Quatre grands thèmes sont pris en compte par ces deux structures sous l'angle de la transformation numérique : la santé, l'entreprenariat, l'éducation et l'intégration professionnelle par le numérique. Sur la e-santé, la Fondation Cegid soutient financièrement l'acquisition d'un serveur d'analyse de l'ADN des tumeurs, les salariés de l'éditeur lyonnais complétant cet investissement par des actions de collecte de fonds. Sur le versant entreprenariat, Cegid est partenaire de l'incubateur EMLyon, l'un des plus anciens dans le domaine, qui a déjà accompagné la création ou la reprise de 950 entreprises ayant généré 11 000 emplois. Il met à sa disposition ses logiciels de comptabilité en mode SaaS et ses collaborateurs font du mentorat auprès des start-ups dans divers domaines : technologique, droit de la propriété intellectuelle, développement commercial. La société est également partie prenante d'Entrepreneurs dans la ville, toujours avec EMLyon. A travers ce programme, elle aide à financer l'équipement numérique de pépinières d'entreprises, participe au fonds d'amorçage et attribue des bourses aux entrepreneurs.

Apporter de la visibilité aux start-ups

« Nous apportons aussi une visibilité aux start-ups », ajoute Jean-Michel Monin. Sur Blend Web Mix 14, le stand de l'incubateur de l'EMLyon, financé par l'éditeur, présente sept projets de start-ups, dont certaines encore au stade de la pré-incubation. La plupart d'entre elles développent une activité s'appuyant sur le web. C'est le cas de Upfit (essayage en ligne), Permigo (auto-école en ligne), Cru&Cuit (abonnement à des paniers de plats cuisinés) ou encore Tripconnexion qui propose de l'intermédiation dans le domaine du tourisme. Déjà distinguée par le prix numérique de Campus Création, le projet 360 medical a mis au point une solution pour les médecins. Il combine un logiciel d'aide à la prescription, sur ordinateur ou smartphone, un réseau collaboratif de confrères et une médiathèque pour encourager l'actualisation des connaissances.  

De son côté, la jeune pousse Knitiv a cherché un nouvel angle pour aborder la gestion de documents à un moment où les volumes à indexer explosent. Sa solution couvre différents besoins dans l'entreprise : gestion des mails, des projets, de la relation client, facturation. Pour partager efficacement l'information, la solution de la start-up s'appuie sur un moteur de mémorisation des données. Comme la mémoire humaine, celui-ci fonctionne par association d'idées avec l'objectif de retrouver toute information en quelques dizaines de secondes.

Des actions de coaching et des contrats de professionalisation

Dans le domaine de l'éducation, la Fondation Cegid apporte un soutien financier et met ses outils numériques à la disposition d'Entreprendre pour Apprendre, une fédération de 20 associations cherchant  à favoriser l'esprit d'entreprise chez les jeunes. Dans ce cadre, de mini-entreprises sont créées pendant un an par des élèves (du CM1 à Post Bac). Cette initiative fleurit depuis plusieurs années et depuis septembre, une quinzaine de collaborateurs de Cegid vont coacher des jeunes pendant une demi-journée par mois.

Enfin, sur le terrain de l'intégration professionnelle par le numérique, Cegid va parrainer des élèves de la Web@cademy. Celle-ci forme au métier de développeur web des jeunes qui ont été déscolarisés avant le bac. Gratuit, son programme se déroule sur 24 mois, dont 12 sur le campus Epitech et 12 en entreprise sur la base d'un contrat de professionnalisation. « Cegid finance l'équivalent de la formation de deux jeunes », précise Jean-Michel Monin. « Et nous essayons d'activer notre réseau pour associer d'autres acteurs à cette démarche. Il s'agit d'une formation par l'action, les  jeunes apprennent en mode projet, en équipes. La démarche pédagogique les amène à rechercher eux-mêmes les informations, à travailler en réseau ». Une ouverture qui se traduit concrètement dans l'entreprise, le délégué général citant l'exemple d'une élève accueillie en contrat de professionnalisation chez Cegid dans ce cadre, amenée à travailler sur plusieurs projets et rapidement opérationnelle sur différents langages de développement. Sur Blend Web Mix 14, l'éditeur accueille sur son stand 27 jeunes de la promotion ayant démarré en avril dernier et qui cherchent un contrat pro pour le printemps prochain. 

(photo) Jean-Michel Monin, délégué général de la Fondation Cegid