Dans l’IT, le ralentissement du marché de l'emploi amorcé en 2024 devrait laisser la place à une reprise des recrutements en 2026 en France. C’est ce qui ressort de la dernière étude annuelle sur l’emploi des informaticiens réalisée par le spécialiste du recrutement Fed IT. Pour dégager une tendance affinée du marché, le cabinet a analysé les perspectives d’embauches et les rémunérations des professionnels des technologies dans quatre bassins d’emploi : Île-de-France, Nord, Sud et Grand-Ouest. En 2025, le contexte économique et politique peu favorable a entraîné un report des investissements et un recentrage sur les projets à fort impact. Les postes les plus recherchés restent concentrés autour de la cybersécurité, du cloud et de la data où la pénurie persiste, relève le cabinet.
Les perspectives pour 2026 sont plus encourageantes. La reprise des projets d’automatisation, l’intégration de l’IA générative et les enjeux croissants de cybersécurité devraient relancer la demande en talents IT, notamment pour les profils experts et hybrides capables de conjuguer technicité et vision métier. Par régions, Fed IT note un ralentissement marqué des recrutements IT en Île-de-France qui entraine un renversement du rapport de force.
Arrêt des projets en Ile-de-France
Historiquement moteur du secteur IT, le marché francilien, traverse une période de repli. Les grands projets sont mis en pause et les SSII subissent une contraction de leurs contrats. Cela génère un afflux de candidats, souvent issus du conseil ou du freelancing, en quête de stabilité en CDI. Les entreprises, désormais en position de force, se montrent plus sélectives et rationalisent les salaires Les recrutements se concentrent sur les compétences jugées stratégiques en cybersécurité, cloud, data. Une reprise progressive est attendue en 2026 avec la relance des investissements technologiques, notamment autour de l’IA générative. Comme l’an dernier, les secteurs qui recrutent à Paris et dans sa périphérie restent la banque, l’assurance, l’industrie, et le service aux entreprises.
Du côté des profils recherchés, les métiers du top management et ceux des infrastructures et des data se maintiennent en haut du classement : parmi eux, se trouvent les DSI, RSSI, RSI, CTO aux côtés des ingénieurs systèmes et réseaux et des spécialistes des données. A titre indicatif, en Île-de-France, un ingénieur systèmes et réseaux débutant gagne entre 35 et 42 K€ brut par an, et jusqu’à 60 K€ à partir de 10 ans d’expérience. Hormis les professions du top management, celles des data sont les mieux rétribuées, avec entre 50 et 60 K€ pour un architecte data en début de carrière et jusqu’à 70 K€ pour un profil expérimenté à Paris et dans sa périphérie.
Nord : prudence et sélectivité
Dans les Hauts-de-France, le marché IT conserve une dynamique mesurée. Les recrutements de cadres poursuivent leur repli, mais certains secteurs clés – retail, banque-assurance, industrie – continuent d’alimenter la demande. Les candidats recherchent avant tout des missions claires, un encadrement solide et des perspectives de formation continue. La région devrait évoluer vers une stabilisation progressive d’ici 2026, avec une reprise centrée sur des métiers spécialisés là aussi en cybersécurité et en data. Sachant qu’actuellement, la paye d’un ingénieur en sécurité IT se situe entre 30 et 45 K€ au démarrage, et peut atteindre les 50 K€ voire plus avec 10 ans dans la fonction. Dans le domaine des données, l’architecte data est le mieux rétribué, avec les mêmes niveaux de salaire qu’en Ile-de-France.
Dans le Nord de la France, les secteurs les plus porteurs sont le retail/e-commerce, l’industrie, l’assurance et la santé avec des embauches centrées sur les systèmes et réseaux, les métiers du support, les développeurs confirmés et leads ainsi que des chefs de projet technico-fonctionnels.
Un marché plus concurrentiel dans le Sud
Pour ce qui est du Sud, le ralentissement amorcé en 2024 se confirme. Les créations de postes dans les services informatiques se font rares, tandis que le nombre de candidats disponibles augmente, rendant le marché plus concurrentiel. Les profils expérimentés (5 à 10 ans d’expérience) restent très recherchés, alors que les postes de direction (RSI, DSI) se raréfient. Les candidats se montrent plus flexibles, privilégiant la sécurité de l’emploi plutôt que la diversité des missions. Les recrutements devraient rester orientés à la baisse, concentrés sur les profils experts capables d’apporter une réelle valeur ajoutée technique et opérationnelle.
Dans ce contexte, les chefs de projet fonctionnel (50 à 65 K€ pour un expérimenté) et technique (45 à 60 K€ pour un profil confirmé) sont les plus chassés. A leurs côtés, les techniciens de support beaucoup plus modestes (25 à 30 K€ pour un profil de niveau 1 avec entre 0 et 5 ans de carrière) et les responsables des postes de travail (35 à 40 K€ pour le même niveau dans la fonction) ainsi que les data analyst sur des secteurs de niche comme la biologie devraient être les plus prisés du marché. Dans cette zone géographique, les entreprises qui recrutent sont dans le tertiaire (banque, assurance, finance), dans l’édition de logiciels, ainsi que sur des niches (cybersécurité) et dans les start-ups.
Des recrutements sélectifs dans l'Ouest
Quant aux entreprises du Grand Ouest, elles prennent conscience de l’importance stratégique de l’informatique et rouvrent des postes IT. Pour autant, les recrutements restent sélectifs et centrés sur des rôles à fort impact. Encore une fois, les profils spécialisés dans les infrastructures, en particulier dans la sécurité IT tirent leur épingle du jeu. A ce titre la rémunération d’un ingénieur en sécurité est de 40 K€ pour un junior, 45 K€ avec 5 ans d’expérience et jusqu’à 55 K€ avec 10 ans d’ancienneté. Les candidats qualifiés, plus rares, restent exigeants et recherchent des projets stimulants, une rémunération compétitive et des conditions de travail souples. Enfin, l’industrie, la distribution et le négoce sont les principaux domaines qui recrutent des informaticiens ans cette région.